Les enjeux éthiques de l'offre d'écoute en milieu médical
Auteur / Autrice : | Jean-Daniel Aillaud |
Direction : | Marie-José Del Volgo |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 12/09/2011 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cognition, Langage et Education (Aix-en-Provence ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire doctoral en psychopathologie clinique et psychanalyse (Nice) |
Jury : | Président / Présidente : Alain Abelhauser |
Examinateurs / Examinatrices : Marie-José Del Volgo, Alain Abelhauser, Claude-Guy Bruère-Dawson, Jacques Cabassut, Jérôme Cernoïa, Pierre Le Coz, André Quaderi | |
Rapporteur / Rapporteuse : Claude-Guy Bruère-Dawson, Jacques Cabassut |
Mots clés
Résumé
À l’heure du plein exercice d’une médecine à la logique technoscientifique, fondée sur les preuves et le factuel, appelée aussi Evidence Based Medicine, reposant sur les principes scientifiques de quantification, de visualisation et d’universalité de la biomédecine ; à l’heure d’une santé désormais définie par la statistique, de la souffrance humaine étalonnée sur le modèle du simple fonctionnement cérébral, l’homme postmoderne se trouve pris dans une hyper-médicalisation de l’existence. Ce présent travail de thèse souhaite rendre compte d’une réalité clinique du soin en milieu gérontologique. La logique de rentabilité obsédante, l’évaluation chiffrée systématisée, leur alliance avec la pulsion de mort et les dérives qui en résultent, tant dans leurs discours que dans leurs mises en actes, ainsi que le défi éthique lancé à la société qu’elles représentent devront être analysées. La seule valeur marchande que le patient peut représenter dans la recherche de rendement et de bénéfice nous pousse à interroger directement le devenir de la subjectivité et à poser inévitablement les questions relatives à l’ontologie, à l’anthropologie d’un sujet vivant la postmodernité et réduit, en tant que patient, à incarner ce qu’Hannah Arendt a nommé l’« Œuvre ». Car en effet : cette postmodernité dont nous sommes contemporains, via le progrès scientifique rejette purement et simplement le manque structural fondateur de tout sujet, pour viser une certaine artificialisation de l’être. Il s’agit alors de démontrer que la psychanalyse peut encore, de par sa méthode et son herméneutique, répondre aux exigences éthiques actuelles. Dès lors, s’engager dans une écoute des signifiants que le malade adresse équivaut à garantir, dans un tel contexte, ce que Michel Foucault appelait « un processus de re-subjectivation » et occasionne la réintroduction d’une « errance éthique minimale » désormais indispensable afin d’éviter toute clôture définitive du sujet malade. In fine accepter de considérer qu’un autre discours subjectif subsiste, même paré des traits de l’erreur a priori, et qu’il ne constitue pas un « néant de savoir au vrai » mais un savoir intuitif cherchant à se constituer du côté du sujet malade selon sa propre logique, atteste que cette éthique psychanalytique est de nature pleinement anthropologique.