Les sœurs augustines, le pouvoir et l'hôpital en France : du Concordat à Vatican II
Auteur / Autrice : | Sylvia Bronzina Evrard |
Direction : | Didier Terrier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire moderne et contemporaine |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Valenciennes |
Mots clés
Résumé
« Authentiques » religieuses, cloîtrées, les sœurs augustines règnent en maître, sous l'Ancien Régime, dans les hôtels-Dieu d'un tiers des diocèses. Mais, au XIXe siècle, les dures exigences éthiques et sociales, qui faisaient la force des augustines sont devenues des faiblesses. Leur identité, floue durant des siècles, car reposant sur la seule Règle de Saint Augustin, les isole à mesure qu'elle se renforce. Au milieu du XIXe siècle, sous la pression de l'Etat, quatre congrégations à supérieure générale émergent de la centaine de communautés indépendantes, Cambrai, Meaux, Arras et Marseille. Mais leurs fiefs sont plus nombreux : Orléans, Amiens, Coutances et une présence forte à Paris, Dieppe et Loches. Localement, les épreuves de force entre les communautés et les administrateurs hospitaliers ont été très dures comme à Troyes ou à Meaux. La laborieuse installation de la IIIe République semble sonner le glas des congrégations. La laïcisation épargne en partie les hospitalières mais l'image fabriquée d'une religieuse dépassée persiste ; de plus il apparaît que la professionnalisation des soins n'a pas été pour elles un blocage. Cependant, le reflux des congrégations est manifeste, surtout à partir des années 1970. Deux fédérations voient le jour, celle des chanoinesses régulières de la Miséricorde de Jésus dès 1946 et la fédération des sœurs augustines de France en 1970. Leur effacement s'effectue dans l'indifférence générale. Une mobilisation des historiens ainsi que du clergé, est nécessaire pour préserver la mémoire séculaire de ces religieuses mais aussi pour se pencher sur leur message à une époque où les fondements du système de santé français sont remis en cause.