Fonction neuromusculaire et cardiopulmonaire des patients atteints de mucoviscidose : évaluation et effets d’un programme de réhabilitation combinant entraînement aérobie et électrostimulation musculaire
Auteur / Autrice : | Mathieu Gruet |
Direction : | Jean-Marc Vallier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du mouvement humain. Biomécanique |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Toulon |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de biomodélisation et Ingénierie des Handicaps (Toulon) |
Autre partenaire : Université du Sud Toulon-Var. UFR de Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (S.T.A.P.S.) |
Mots clés
Résumé
La mucoviscidose est la maladie génétique létale la plus fréquente dans les populations caucasiennes. Chez ces patients, la tolérance à l’effort est reliée au pronostic vital. L’atteinte respiratoire est en grande partie responsable de la limitation à l’effort même si des études récentes suggèrent l’importance de facteurs périphériques. Parmi les atteintes systémiques, la dysfonction musculaire périphérique constitue un élément sous estimé et potentiellement crucial de la physiopathologie de la mucoviscidose. Dans ce contexte, la mise en place de programmes de réentraînement à l’effort a fait l’objet de nombreuses études scientifiques au cours de ces dernières années. Bien que la participation à un programme agissant à la fois sur la fonction musculaire périphérique et cardio-respiratoire offre potentiellement les meilleures perspectives de réhabilitation, elle n’en demeure pas moins très peu documentée dans la mucoviscidose. D’autre part, le manque de validation d’indices d’évaluation des fonctions cardiorespiratoires et neuromusculaires rend souvent difficile l’appréciation des effets d’un programme de réhabilitation à l’effort. Notre travail de recherche s’est focalisé dans un premier temps sur l’évaluation de la fonction neuromusculaire et sur son implication dans l’intolérance à l’effort des patients. Ainsi, nous avons montré que les patients étaient capables de développer une fatigue neuromusculaire, probablement d���origine contractile, après un exercice maximal malgré leur importante limitation ventilatoire. Nous avons par la suite analysé la validité de l’électromyographie de surface lors de contractions isométriques volontaires du quadriceps dans le cadre de l’évaluation de la fonction musculaire du patient mucoviscidosique. Nous avons notamment montré que les indices d’activation musculaire n’étaient pas reproductibles dans cette population. Dans un deuxième temps, nous avons validé différents tests et indices sous maximaux permettant d’estimer le potentiel cardiorespiratoire des patients sans avoir besoin de recourir à un effort maximal. Nous avons par la suite mis en place un programme de réhabilitation à domicile combinant électrostimulation musculaire et entraînement aérobie. Nos résultats ont montré que ce type d’entraînement était faisable et bien toléré par les patients. Ce protocole a conduit à l’amélioration de certains paramètres de la tolérance à l’effort comme la capacité d’exercice sous maximale. Il s’est en revanche révélé inefficace sur d’autres paramètres importants comme la consommation pic en oxygène ou la qualité de vie. Nous pensons que la courte durée du programme et le manque de suivi des séances à domicile ont contribué à diminuer les effets bénéfiques de ce dernier. Ainsi, les facteurs cardio-respiratoires et musculaires sont clairement impliqués dans l’intolérance à l’effort du patient mucoviscidosique. Nous pensons que le réentraînement combiné de la fonction musculaire par électrostimulation et du système cardiorespiratoire est une stratégie de réhabilitation prometteuse chez ces patients. Son efficacité devra cependant être encore démontrée par des études cliniques davantage supervisées et regroupant un nombre de patients plus important.