Edward Heath et la tradition conservatrice : Héritier ou Modernisateur?
Auteur / Autrice : | Laëtitia Langlois |
Direction : | William Findlay |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Civilisation britannique |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Résumé
Longtemps considéré comme un traître aux principes du Parti conservateur pour l’abandon de ses promesses politiques et son opposition à Margaret Thatcher, aujourd'hui plus personne ne remet en doute les convictions conservatrices d'Edward Heath et son attachement sincère et profond au parti. Pourtant des questions demeurent autour de son identité politique : Heath est-il davantage un héritier de Macmillan ou un précurseur du thatchérisme ? Il n'est pas toujours aisé de répondre tant sa politique fut marquée par des navigations constantes entre conservatisme progressiste et conservatisme radical. Heath se présenta aux membres de son parti et à l'électorat britannique comme l'homme de la rupture qui allait instaurer une nouvelle culture politique fondée sur le désengagement de l'Etat, la responsabilité de l'individu, la compétitivité économique et industrielle. Ce programme de modernisation connu sous le nom de « Révolution Tranquille » bousculait les piliers du consensus d'après-guerre et promettait de faire entrer le Royaume-Uni dans une nouvelle ère de prospérité et de dynamisme. Une fois confronté à la réalité du pouvoir, Heath perdit de son radicalisme et s'inscrit dans les traces de Macmillan en menant une politique interventionniste fondée sur les mêmes modèles que ses prédécesseurs de l'après-guerre. Cette thèse étudie les rapports complexes que Heath entretint avec la tradition conservatrice et les tensions entre héritage et modernité, entre changement et continuité qui caractérisent sa politique afin de définir si Heath fut davantage un héritier ou un modernisateur de la tradition conservatrice.