Thèse soutenue

Rôle du niveau d’activité physique dans la régulation de la balance oxydative des lipides exogènes : inférences dans la physiopathologie de l’obésité

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Auteur / Autrice : Edwina Antoun
Direction : Yvon LemahoChantal Simon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : cPhysiologie et biologie des organismes, populations, interactions
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Strasbourg

Résumé

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L’activité physique, en tant que composante la plus modulable de la dépense énergétique totale, pourrait jouer un rôle clef dans le devenir des lipides. Toutefois, hormis les données existantes sur les effets aigus de l’activité physique sur la lipémie, nous disposons de peu de données concernant l’effet de la modulation du niveau d’activité physique habituel sur l’oxydation et la répartition des lipides alimentaires. Le but de ce travail de thèse a été d’étudier, chez l’homme normopondéré et en surpoids, les mécanismes par lesquels une dépense énergétique liée à l’activité physique, basse ou élevée, module l’oxydation des lipides alimentaires en portant une attention toute particulière à l’évaluation des recommandations actuelles sur le niveau d’activité physique. Nous avons soumis deux groupes de sujets sédentaires différant par leur masse corporelle (surpoids vs. Normopondérés) à 2 mois d’entraînement basé sur les recommandations actuelles et un troisième groupe d’hommes actifs normopondérés à un mois de désentraînement, avec un maintien d’un poids stable tout au cours de l’étude. Le devenir métabolique des acides gras exogènes (saturés ou monoinsaturés) était évalué par des molécules marquées par isotopes stables. Après le désentraînement, les oxydations lipidiques à jeun, totale et exogène diminuent. A l´inverse, un entraînement selon les recommandations actuelles, induit une modeste augmentation de l´oxydation lipidique qui n´apparaît significative que pour les acides gras monoinsaturés. Ainsi, l´inactivité physique a des effets plus marqués sur le métabolisme lipidique que l´entraînement. Toutefois, le niveau de l´activité habituelle, indépendamment d´effets quantifiables sur la balance énergétique, prédit le niveau d´oxydation des lipides exogènes. Nos résultats apportent des données clefs dans le débat actuel quant au rôle de l'activité physique dans le traitement de l'obésité et des troubles métaboliques associés à la sédentarité, en démontrant une relation positive entre la quantité d'énergie dépensée lors d'activités et le devenir des lipides alimentaires. Cependant, l´entraînement n´a pas modifié la dépense énergétique liée à l´activité physique chez les sujets en surpoids. Ceci s´explique par une réduction spontanée des activités de la vie de tous les jours. Ces résultats pourraient en partie expliquer les résultats médiocres obtenus au long cours dans le traitement de l´obésité par l´exercice physique. En conséquence, nos résultats suggèrent que de plus amples études sont nécessaires pour déterminer le niveau d´activité physique nécessaire et suffisant pour augmenter l´oxydation lipidique si l´on souhaite que cette activité physique prévienne la prise de poids. Un effort particulier en recherche doit être mis sur la nature de l´activité physique à promouvoir. Il semble sur la base de nos résultats que des exercices de type structurés ne sont pas suffisants. Une approche socio-écologique qui prend en compte l´environnement dans lequel évolue les individus est impérative s´il l´on veut éviter que l´activité de la vie de tout les jours devienne le tampon économisant l´énergie dépensée dans les activités structurées.