Thèse soutenue

Administration orale d'insuline par double encapsulation : développement du système nanoparticulaire par coacervation complexe insuline/chitosane

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Auteur / Autrice : Adeline Callet
Direction : Yves FrèreSéverine Sigrist
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie physique
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Strasbourg

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Mots clés libres

Résumé

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Le diabète est une maladie chronique qui touche plus de 3 millions de personnes en France. Se traduisant par une perte du contrôle de la glycémie, son traitement actuel par injections pluri-quotidiennes d’insuline entraîne un inconfort des patients. D’autres voies d’administrations ont été développées, comme la voie orale qui constitue la voie d’administration la plus physiologique, la plus confortable et la mieux acceptée par le patient. Néanmoins, des contraintes physico-chimiques peuvent entraîner une perte de l’activité hypoglycémiante de l’insuline. Afin de la protéger et de permettre son administration orale, un vecteur pharmaceutique complexe a été élaboré par double encapsulation : un véhicule apportant une protection gastrique et des nanoparticules apportant une protection intestinale. L’insuline ainsi encapsulée au sein de ces nanoparticules est protégée du milieu intestinal et peut alors franchir la barrière intestinale pour rejoindre la circulation sanguine afin d’être libérée. Ces nanoparticules sont obtenues par coacervation complexe avec le chitosane, polymère naturel bioassimilable. Néanmoins, celui-ci présente une solubilité limitée à pH physiologique rendant difficile sa complexation avec l’insuline. Deux dérivés du chitosane ont été utilisés : un dérivé obtenu par modifications chimiques, le N-,O-carboxyméthyl chitosane (NOCC) et un sel de chitosane, le chitosane chlorhydrate. Une caractérisation approfondie de ces deux dérivés hydrosolubles du chitosane permet d’envisager la complexation de l’insuline à pH physiologique. L’étude de la complexation est réalisée dans le cas de ces deux dérivés. L’obtention de diagrammes de turbidité permet de définir la zone de formation des nanoparticules. Celles-ci présentent une taille moyenne comprise entre 300 et 500 nm, une charge positive (+ 40 mV) et contiennent en moyenne 85 à 90 % d’insuline encapsulée. Des études in vitro ont permis de montrer leur stabilité en milieu intestinal. Leurs propriétés biologiques ont été vérifiées à l’aide de manipulations in vivo sur des rats diabétiques. Ces essais ont montré la conservation de l’activité biologique de l’insuline et la capacité des nanoparticules à induire une diminution de la glycémie pouvant conduire à l’obtention de la normoglycémie, 8 heures après leur administration. Les nanoparticules obtenues à l’aide des deux dérivés hydrosolubles du chitosane protègent l’insuline (conservation de son activité biologique) du milieu intestinal et lui permettent de traverser la barrière intestinale. Ces résultats permettent la validation du concept d’encapsulation d’insuline par coacervation complexe. Les nanoparticules peuvent désormais faire partie intégrante du vecteur pharmaceutique complexe afin d’être administrées par voie orale.