Caritas Pirckheimer, 1467-1532 : une femme voilée de liberté
Auteur / Autrice : | François Robert Terzer |
Direction : | Michel Deneken |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Théologie catholique |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Strasbourg |
Mots clés
Résumé
Biographie historique de Caritas Pirckheimer, moniale clarisse de Nuremberg, femme de caractère, humaniste et érudite, abbesse de sa communauté pendant les dernières 29 années de sa vie. D'abord célébrée comme une «gloire de l'Allemagne», elle sera ensuite abhorrée comme trouble-fête au temps de l'introduction de la Réforme à Nuremberg, première cité-état à l'adopter. Moniale atypique, elle inaugure dans ces temps difficiles une nouvelle manière de penser les rapports entre foi et pouvoir, entre liberté de conscience et responsabilité collective, digne de la démarche d'un Luther. Dans son «journal de résistance» (1524-1528), appelé «Denkwürdigkeiten», elle rend compte (dans un style annonçant le «Dialogue des Carmélites») de la lutte et des tourments des Clarisses pour leur survie, leur liberté de conscience et de foi et leur droit à la différence. Chemin faisant, j’ai traduit ces sources majeures, à savoir les «Denkwürdigkeiten» et la correspondance de Caritas (du ''«frühneuhochdeutsch» et du latin). Le personnage intéresse aussi bien l'histoire de l'église que l'histoire de l'humanisme, celle de la tolérance et celle de la «gender-research». Son combat montre par exemple que la question du voile (paradigme évoqué dans le titre) n’était pas une affaire d’étoffe mais d’étoffe humaine et que la tolérance du voile peut devenir un antidote à la bourka du fanatisme. Par les problématiques qu'elle aborde, elle est une figure éclairante pour les questions actuelles concernant l'oecuménisme, les rapports église-état, la liberté religieuse et celle de la conscience, ainsi que les rapports de pouvoir à l'intérieur de l'église.