La période hephtalito-turque en Asie centrale et dans le Nord-Ouest de l'Inde
Auteur / Autrice : | Michaël Rakotozonia |
Direction : | Zemaryalaï Tarzi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Archéologie |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Strasbourg |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Entre le 4e et le 8e siècle de notre ère, deux peuples originaires des steppes de la Haute-Asie envahissent successivement l’Asie centrale et se taillent de vastes empires égalant en puissance la Perse et la Chine. Le premier peuple, qualifié à tort de hunnique par certains historiographes, possède en réalité des racines scythiques et se présente dans la plaine bactrienne aux alentours des années 350. Connus au départ sous le nom de Chionites, ils adoptent dés les prémices du 5e siècle l’appellation de Hephtalites suite au règne de leur illustre chef, Hephtal. Au début du 6e siècle, ils atteignent leur apogée et deviennent les maîtres d’un vaste territoire s’étendant du sud kazakh au Gange. Les membres du second peuple se sont eux même surnommés Türküt, « les Forts ». Anciens vassaux des Jouan-jouan, ils prennent la tête de l’ensemble des confédérations nomades de la steppe autour des années 535 et centrent leur pouvoir au confluent de l’Orkhon et de la Selenga sur le territoire mongol. A peine une décennie plus tard, ils envoient dix de leurs clans à la conquête de l’ouest et se rendent maîtres, entre 565 et 567, de la majeure partie de l’empire hephtalite, nouvelles possessions qu’ils s’efforcent d’administrer depuis les Tian-shan. Passant du statut de cavaliers nomades à celui de chevaliers féodaux, les Hephtalites et les Turcs, qui possédaient déjà des identités très fortes, vont enrichir leur culture au contact des grandes civilisations de l’époque. Adoptant les croyances des régions conquises et reprenant pour leur compte les bases artistiques qui les précédèrent en ces terres, ils vont, chacun à leur époque, devenir les commanditaires d’un art nouveau et les garants d’une civilisation originale qui rayonna jusqu’à l’arrivée des Arabes. Cette thèse de doctorat a pour but de retracer l’histoire de ces deux nations, de leur origine à leur chute, d’analyser les différents aspects de leurs sociétés et d’étudier les vestiges datant de leur période de règne. En plus de remettre en question certaines idées reçues, elle démontre que les Hephtalites et les Turcs ont davantage cohabité qu’ils ne se sont opposés et que c’est côte à côte qu’ils luttèrent pour la survie de leurs valeurs face à un Islam grandissant.