Thèse soutenue

Heidegger et la question de la traduction : (Monde-sujet-fragment)

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Auteur / Autrice : Tatsuya Nishiyama
Direction : Gérard Bensussan
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Strasbourg

Résumé

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Que vaut ''la question de la traduction'' pour la philosophie ? C’est la question à partir duquel commence notre thèse. Tandis que la réflexion sur la traduction est devenue à l’époque moderne une nécessité interne de la traduction elle-même, l’acte de traduire a acquis un statut quasi-métaphysique, assumant le rôle de configurer le rapport entre la philosophie et le langage. Notre thèse examine la manière dont Martin Heidegger affronte la problématique de la traduction et s’expose à l’épreuve de la traductibilité radicale de la pensée. Pendant les années 1920, Heidegger développe sa réflexion sur la mondanité du monde qui offre un horizon de discussion sur la traductibilité de la pensée (Partie I). Dans ce cadre, Heidegger aborde la manière dont la traduction se manifeste et se montre à travers la traduction elle-même (Partie II). Pour commencer à penser la traduction en tant qu’activité qui doit en principe cacher le fait qu’elle est une traduction, il faudrait l’amener à une visibilité particulière. Dans son cours de 1934/35, Heidegger analyse la logique de la « mise en œuvre » de la traduction à travers laquelle le sujet de la traduction ''se montre'' et ''se manifeste''. Pour éclairer le cas extrême où la traduction se manifeste et se montre comme traduction, nous examinons comment Heidegger répond à l’''exigence du fragmentaire '', surtout lorsqu’il affronte le travail de traduction fait par Hölderlin (Partie III). Finalement, à travers l’analyse du rapport entre la praxis de la traduction et l’exigence du fragmentaire, notre thèse vise à atteindre la question du ''mythe''. Pour Heidegger, le mythe est tout simplement le dire et le montrer (die Sage), dans la mesure où le mythe est la réserve de ce qui demeure ''à traduire'' à la limite de notre existence.