Débats et tractations autour de la captivité de l'émir Abd el-Kader en France (1848-1852) : un témoin privilégié : le Genevois protestant Charles Eynard
Auteur / Autrice : | Ahmed Bouyerdene |
Direction : | Éric Geoffroy |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études méditerranéennes et orientales. Arabe |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Strasbourg |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le 23 décembre 1847, après plus de quinze années de lutte, l’émir Abd el-Kader met fin au jihâd et se rend à l’armée française. Il signe un traité de reddition avec le général de Lamoricière, qui est ratifié par le duc d’Aumale. Ce traité, qui stipule un transfert en Orient, n’est finalement pas respecté par le gouvernement français. L’émir et une centaine de ses compagnons sont placés en captivité en France. D’abord placé au fort Lamalgue de Toulon (janvier à avril 1848), les prisonniers algériens sont ensuite transférés au château Henri IV de Pau (mai à novembre 1848) et enfin au château d’Amboise (novembre 1848 à décembre 1852). Durant cette épreuve difficile, l’émir ne renonce ni à ses principes ni à sa volonté de se rendre en exil en Orient. Alors que l’opinion publique est majoritairement opposée à la libération, le débat public tourne autour de la légalité ou non du maintien en captivité. Le sort fait à l’ancien adversaire n’en constitue pas moins une affaire d’État, que la crise politique qui secoue alors la France a reléguée au second plan. Quelques voix françaises et étrangères s’élèvent pour réclamer la libération de l’émir. Charles Eynard, citoyen genevois et protestant noue un contact étroit avec le chef algérien, dont il épouse la cause. Il est notamment à l’origine de la création d’un comité « abdelkadérien ». Depuis son élection à la tête du pays en décembre 1848, Louis-Napoléon Bonaparte, songe à libérer l’« illustre captif ». Le 16 octobre 1852, au retour d’une tournée plébiscitaire, le futur empereur vient en personne à Amboise annoncer à l’émir sa libération. Après un passage par Paris et Lyon, le 21 décembre Abd el-Kader et une cinquantaine de compagnons embarquent pour la Turquie.