Thèse soutenue

Poétique de l'hybridité dans les littératures postcoloniales

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Auteur / Autrice : Myriam Louviot
Direction : François-Xavier Cuche
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature comparée
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Strasbourg

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Depuis les années 80, l’attention accordée aux littératures postcoloniales n’a cessé de grandir. À partir d’un corpus de romans francophones (de Patrick Chamoiseau, Maryse Condé, Ahmadou Kourouma et Abdourahman Waberi) et anglophones (de V. S. Naipaul, Ben Okri, Arundhati Roy et Salman Rushdie), ce travail propose une définition précise de la notion d’hybridité, fréquemment associée à ces littératures. Il analyse ensuite la manière dont cette hybridité s’exprime et tente de montrer en quoi elle s’inscrit dans une stratégie identitaire spécifique. Les œuvres postcoloniales, dotées d’un héritage mixte et parfois contradictoire, naissent en terrain instable, d’autant plus qu’elles s’adressent à des publics complexes et qu’elles sont souvent dépendantes d’une reconnaissance européenne. Ce sont des littératures périphériques, dont la place et la légitimité ne sont pas assurées. Pour cette raison, elles doivent définir avec soin leur contexte d’énonciation et développer une scénographie particulière. Il apparaît ainsi que ces littératures s’appuient sur un ethos du dépouillement, vécu certes comme une souffrance mais aussi comme une libération. L’hybride interroge également la notion d’appartenance. Incarnation de toutes les apories identitaires, il force à repenser les repères traditionnels. Enfin, la parole hybride – en perpétuelle négociation – se pose en parole nouvelle, à l’image d’un monde en mutation. Plutôt que de présenter le déchirement identitaire uniquement comme la condition malheureuse de l’individu postcolonial, les littératures postcoloniales en font une situation privilégiée pour élaborer de nouvelles manières d’être au monde.