La femme de lettres face à Rousseau : mises en scène de soi dans la fiction (1791-1825)
Auteur / Autrice : | Marguerite de Coüasnon |
Direction : | Isabelle Brouard-Arends |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Rennes 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts, Lettres, Langues (Bretagne) |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université européenne de Bretagne (2007-2016) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L’objectif de cette étude est de faire découvrir les missions que deux femmes de lettres, Isabelle de Charrière et Mme de Genlis, attachent à leurs statuts d’auteures. Jusqu’ici, la recherche s’est attelée à analyser les représentations de la femme, davantage dans l’imaginaire masculin que dans l’esprit des femmes elles-mêmes. Dans les textes analysés, la femme auteur se compare à Jean-Jacques Rousseau dans l’intention de le supplanter. Les exigences des hommes se sont accrues à l’issue de la Révolution française envers les femmes. Les auteures font évoluer leurs héroïnes face à des personnages construits sur le modèle rousseauiste : elles incarnent leur velléité d’être des éducatrices, dans une société qui, désormais, refuse aux femmes cette opportunité. Au-delà de la diversité de leurs opinions, et bien avant les féministes du XIXe siècle, deux femmes de lettres représentent et légitiment leur refus de correspondre au prototype de la femme romantique et « angélique » promue par Rousseau, sans toutefois s’opposer frontalement à lui. Elles prônent l’amour maternel de leurs personnages, qui leur confère une supériorité en tant que femmes, et femmes auteurs qui plus est, sur le reste des hommes. Elles entendent également pérenniser leurs acquis par la mise en oeuvre d’une pédagogie incluant l’écriture comme fonction essentielle. Ces démarches impliquent que la femme de lettres d’alors peut légitimement se poser, à l’instar des Philosophes et des écrivains du XVIIIe siècle, comme un modèle pour son temps