Les ponts métalliques routiers sur les estuaires bretons, 1830 – 1930 : Contre vents et marées: légèretéet rigidité
Auteur / Autrice : | Gilles Guezo |
Direction : | Jean-Yves Andrieux |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'architecture |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Rennes 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts, Lettres, Langues (Bretagne) |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université européenne de Bretagne (2007-2016) |
Résumé
Par une circulaire de 1832, l’État invite ses services à “rechercher les moyens de remplacer les bacs par des ponts”. La plupart des villes bretonnes se situent à proximité du littoral, dont le contour, très échancré, complique les liaisons terrestres entre pays côtiers. Le franchissement, sans appui intermédiaire, des estuaires des fleuves côtiers bretons étant fort opportunément à la portée des nouveaux ponts suspendus, plusieurs bacs peuvent être remplacés par un lien fixe dès les années 1830. Le vent, qui souffle souvent en tempête, est l’ennemi de ces ouvrages légers. Les ingénieurs et les constructeurs cherchent à résoudre l’apparente contradiction, entre une nécessaire économie de matériaux, et la rigidité des ponts en réponse au vent et au développement des transports routiers. L’histoire de ces ouvrages d’art métalliques, le plus souvent suspendus, mais parfois en arc, en poutre, ou expérimentant, ici ou là, des formes structurelles plus innovantes, accompagne celle des ingénieurs et de leur formation. Ingénieurs des Ponts et Chaussées, ingénieurs civils et constructeurs travaillent dans une relation complexe, où l’intérêt commun, la réussite du pont, doit s’accommoder des intérêts financiers des uns et des obligations de contrôle des autres. Les progrès de la sidérurgie, l’apparition de nouveaux matériaux, l’invention de l’automobile, la mécanisation des engins de chantier et, plus largement, le développement des transports routiers, lié à l’augmentation et à la diversification des échanges économiques, sont une partie du contexte de cette thèse; tergiversations et rivalités administratives ou politiques, évolution des procédures de maîtrise d’ouvrage et de maîtrise d’oeuvre, sont l’autre pan de la toile de fond. En 1930, le pont en béton armé de Freyssinet, sur l’Élorn, marque la fin du monopole de l’acier, pour les ponts à grande portée sur les estuaires bretons