Le bourgeois, le prêtre, l'ouvrier : religion et politique à Landerneau (XIXe-XXe siècles)
Auteur / Autrice : | Yohann Abiven |
Direction : | Philippe Portier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Rennes 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l'homme, des organisations et de la société (Rennes) |
Partenaire(s) de recherche : | autre partenaire : Université européenne de Bretagne (2007-2016) |
Résumé
Une bourgeoisie libérale, une paysannerie conservatrice, une aristocratie fière, une Eglise révérée, une population ouvrière nombreuse : Landerneau est laboratoire des recompositions du théologique et du politique. La thèse, inspirée par une sociologie historique du politique, analyse les stratégies d’alliance des élites landernéennes, laïques et religieuses, dès l’installation du suffrage universel et jusqu’aux années d’une mutation de l’espace public. A partir d’élites qui pratiquent ordinairement la foi catholique et acquièrent des responsabilités politiques, nous mettons au point une catégorie peu étudiée et définie, celle du « catholicisme bourgeois ». Les querelles qui opposent la paroisse à la municipalité contribuent à l’institutionnalisation d’une opinion catholique, bientôt adossée à un parti catholique à l’idéologie intransigeante, opposée à celle qui alimentait le paradigme catholique bourgeois. Nous insistons ensuite sur le ralliement, prudent et opportuniste, de la bourgeoisie au catholicisme social intransigeant et son inscription dans un bras séculier commandé désormais par les prêtres locaux et allié, de gré ou de force à la démocratie chrétienne, cette troisième voie missionnaire teintée d’un cléricalisme populaire. L’effroi en face de la militance socialiste moderne des milieux ouvriers rassemble ce parti conservateur fait de notables plus ou moins libéraux et de démocrates-chrétiens intégralistes. Nouvelle brisure au sein des droites, au fur et à mesure que les revendications subjectivistes pénètrent jusqu’au sein de l’institution romaine. Les militants de l’Eglise missionnaire, (re)venus de la démocratie chrétienne, empruntent à la modernité libérale son vocabulaire et au socialisme ses idéaux. C’est comme si l’on avait affaire, par des routes inattendues et en dépit d’origines singulièrement différentes, à une reviviscence d’un catholicisme bourgeois, à une distanciation à nouveau revendiquée du fidèle aux commandements de son Eglise