Solvants pariétaux et aptitude à la transformation des fibres de chanvre
Auteur / Autrice : | Rahime Bag |
Direction : | Bernard Kurek |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biochimie et science des matériaux |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Reims |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
La transformation des polymères et leur caractérisation dépendent fortement des conditions dans lesquels ils sont manipulés. Dans les plantes, qui sont des matériaux composites naturels, la caractérisation de chaque nature de composé s’avère nécessaire et délicate pour la compréhension de leurs propriétés physiques et mécaniques. Celles ci sont généralement décrites par l’état de chaque polymère dans le composite. Ce travail de recherche a pour modèle d’étude un matériau naturel, le bois de chanvre ou chènevotte, qui est issu d’un défibrage de la tige de chanvre et qui représente 70% de la plante. A l��heure actuelle, sa production en France représente 18 000 t/an et est encore insuffisamment valorisée malgré des caractéristiques intéressantes. Ce bois est composée majoritairement de cellulose (42%), de lignine (20%) et d’hémicelluloses (25%), mais également d’environ 5 % de composés dits extractibles. Dans le domaine du bâtiment émerge avec le béton de chanvre un débouché prometteur, qui rencontre néanmoins des limitations ayant pour origines un manque de maitrise de la chènevotte. L’apport de connaissances fondamentales sur ce substrat permettra d’en lever certaines et d’envisager de nouvelles applications comme dans les matériaux composites à base de polymères synthétiques. Des études sur le peuplier ont souligné l’importance de pré-traitements de la plante qui supposait un rôle de plastification tenue par les extractibles dans les étapes de transformation aval du bois. Cette thèse a ambitionné de vérifier cette hypothèse sur la chènevotte. Pour clarifier le rôle des extractibles dans la paroi cellulaire, nous les avons quantifié et partiellement qualifié après extraction sélective par affinité de solvant et en fonction d’énergie thermique. L’impact de ces traitements sur les propriétés de relaxations des polymères amorphes pariétaux a ensuite été réalisé par des analyses thermiques (DMA-lignine et DEA-hémicelluloses). Les conséquences sur le mode de rupture des substrats de chènevotte ont ensuite été étudiées. Et à partir des caractéristiques en micro- et macromécaniques, nous avons identifié des corrélations entre traitement (solvants) et réponses associées (biochimie des extractibles, comportements viscoélastique et mécanique). Un dernier axe de la thèse est dédié à l’imprégnation douce à l’acide chlorhydrique à l’ambiante et pH 2. Le retrait des extractibles avec des extractions simples influe sur la mobilité de la phase amorphe de la paroi végétale mais ce changement n’altère pas considérablement le mode de rupture des buchettes de bois. Cependant lorsque l’ultra-structure de la phase organisée (cellulose) est modifiée par l’acide (hydrolyse), le matériau est fragilisé et devient plus cassant. L’existence de néo-défaut chimique au sein du matériau semble masquer l’impact des extractibles sur le mode de rupture. De plus, un lien statistiquement établit entre la lignine extraite, l’énergie de rupture et la mobilité de ses chaines apparait quand celle-ci est extraite en quantité suffisante