Thèse soutenue

La fabrique des politiques scientifiques : une approche interprétative de l'action publique

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Auteur / Autrice : Martin Benninghoff
Direction : Catherine Paradeise
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie, démographie
Date : Soutenance le 26/11/2010
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : OMI - Organisation, Marchés, Institutions
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : LATTS - Laboratoire Techniques, Territoires, Sociétés
Jury : Président / Présidente : Philippe Larédo
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Philippe Leresche
Rapporteur / Rapporteuse : Pierre Muller, Dominique Vinck

Résumé

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L'objectif de cette thèse est d'analyser la fabrique des politiques scientifiques en Suisse. Dans ce but, un accent particulier a été mis sur la politique du Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS) qui représente l'une des plus importantes sources de financement publique de recherche en Suisse. La thèse est divisée en deux parties.La première explique la manière dont différents acteurs participent à l'élaboration et à la légitimation de nouveaux instruments d'action publique dans le domaine de la recherche. Ces instruments visent non seulement à modifier l'organisation institutionnelle et la finalité de la recherche mais également à transformer les représentations des chercheurs. Ainsi, dans l'étude des « Pôles de recherche nationaux » (PRN), mis en place par le Fonds national (FNS) à la fin des années 1990, nous avons considéré cet instrument en tant que porteur d'un discours normatif qui propose de nouveaux critères d'évaluation de l'excellence scientifique. En effet, ces nouveaux critères ne reposent plus seulement sur la qualité scientifique de la recherche, mais également sur la qualité managériale de son organisation. Un tel modèle normatif articule logique de la découverte et de l'expérimentation, d'une part, et logique de l'efficience et de la productivité, de l'autre.La seconde partie analyse la manière dont les chercheurs, financés par ce programme de recherche, interprètent, négocient et traduisent ce nouveau cadre d'interprétation dans le contexte de leurs pratiques. Une approche en terme de « catégorisation identitaire » a permis d'analyser les « médiations » entre la politique du Fonds national, via son programme « Pôles de recherche nationaux », et les pratiques de recherche des membres d'un laboratoire. Nous montrons ainsi que les catégories identitaires ont notamment été mobilisées pour la constitution, le contrôle et la promotion de collectifs.Cette double perspective analytique permet, selon nous, de rendre compte de l'efficacité d'instruments d'action publique tels que les « Pôles de recherche nationaux » en les comprenant à la fois comme des discours et des technique de pouvoir, à savoir des technologies de gouvernement.