Thèse soutenue

L'impossible retour à la Nature : analyse du fantasme de retour à la nature et mise en lumière des structures archaïques de l'imaginaire contemporain (Europe occidentale)

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Auteur / Autrice : Alexandra Borsari
Direction : Chantal Delsol
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 03/12/2010
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Organisations, marchés, institutions (Créteil ; 2010-2015)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Espaces Éthiques et Politiques - Institut Hannah Arendt - Espace Ethiques et Politiques - Institut Hannah Arendt / EEP
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Chantal Delsol, François Bon, Stephen Launay
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Jacques Wunenburger, Corin Braga

Mots clés

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Résumé

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Le fantasme de retour à la nature, entendu comme un retour à une matrice originelle a surtout pris la forme, en Occident, d'une recherche d'un paradis perdu ou d'un retour à un âge d'or.La première partie vise à illustrer la permanence de ce fantasme avec l'approche de quelques manifestations ayant traversé les âges. Ces expressions du fantasme de retour à la nature sont présentées en deux grandes thématiques : le rapport à l'altérité radicale avec les figures du barbare et du sauvage depuis la haute Antiquité jusqu'au premier voyage de Christophe Colomb dans le chapitre 1, puis la quête d'un monde meilleur avec les millénarismes chrétiens dans le chapitre 2. Le chapitre 3 est, quant à lui, consacré à l'évocation des traces préhistoriques de ce fantasme et, en particulier, aux conséquences de la fracture néolithique.La deuxième partie s'intéresse à l'identité du fantasme de retour à la nature et à sa fonction dans les imaginaires. En Occident, ce fantasme a donné naissance à un paradis terrestre permettant la synthèse de trois fantasmes fondamentaux : jeunesse éternelle, facilité et perfection. Cet aspect du fantasme est abordé dans le chapitre 5. La question de l'existence d'un imaginaire primordial est également approchée de même que les problèmes soulevés par l'élaboration d'une théorie générale de l'imaginaire, cette fois dans les chapitres 4 et 6.La troisième partie cherche à mettre au jour l'origine de ce fantasme : à savoir, sa généalogie évolutive. L'homme bénéficie d'un niveau de sécurité dont nul autre animal ne semble profiter. Homo sapiens doit ainsi son apparition et son essor à sa capacité à se soustraire à l'arbitraire du monde sauvage. Gain de l'évolution, cette liberté de l'être humain signifie son expulsion irréversible de la nature et pourrait être à l'origine du fantasme fondateur de retour à la nature. Le chapitre 7 s'intéresse plus particulièrement à la recherche de l'ailleurs, tandis que le chapitre 8 est focalisé sur les notions de transformation et de maîtrise du monde et le chapitre 9 sur la question de la liberté.