Interactions ver de terre-bactéries au cours du transit intestinal
Auteur / Autrice : | Roll Goma Loemba |
Direction : | Philippe Mora |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences |
Date : | Soutenance le 21/09/2010 |
Etablissement(s) : | Paris Est |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la Vie et de la Santé (Créteil ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Biogéochimie et écologie des milieux continentaux |
Jury : | Président / Présidente : Françoise Binet |
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Mora, Patrick Lavelle | |
Rapporteur / Rapporteuse : Thibaud Decaens, Alain Leprêtre |
Mots clés
Résumé
Outre ses activités de bioturbateur et d'ingénieur de l'écosystème, l'impact du ver de terre sur le sol pourrait être fortement lié à d'autres processus dépendant du transit du sol dans son tube digestif. En particulier, l’interaction entre le ver de terre et les bactéries au cours du transit digestif demeure mal établie, malgré un certain nombre de travaux. Chez 3 espèces de vers de terre tempérées, Lumbricus terrestris, Dendrobaena veneta et Aporrectodea caliginosa, appartenant à 3 catégories écologiques différentes (épigé, anécique, endogé), on montre par DGGE ARN 16S culture-indépendante, que la structure in vivo des communautés bactériennes du tube digestif est très différente de celle du sol et qu'elle varie d'une partie à l'autre du tube digestif. En effet, chez les 3 espèces de vers de terre, les parties antérieures du tube digestif (jabot-gésier et intestin antérieur) apparaissent comme les sites d'intensité maximum des perturbations de la structure des communautés bactériennes du sol ingéré, tandis que dans les parties postérieures, la structure des communautés se rapproche de celle du sol. Les extraits hydrosolubles du tube digestif, caractérisés par leur teneur en protéines, sucres reducteu rs, glucose et sucres aminés, présentent une évolution quantitative et qualitative parfaitement superposable à celle de la structure des communautés bactériennes observées in vivo, avec des teneurs en protéines et sucres réducteurs hydrosolubles très élevées (jusqu'à 270 µg/mg de poids sec du contenu du tube digestif chez L. terrestris) dans les parties antérieures du tube digestif (jabot-gésier et intestin antérieur) mais qui déclinent brusquement dans les parties postérieures (intestins moyen et postérieur). La simulation in vitro de l'effet des extraits hydrosolubles du tube digestif sur un sol démontre leur capacité à modifier la structure des communautés bactériennes dominantes du sol chez les 3 espèces de vers de terre étudiés. Leur effet, particulièrement visible avec les hydrosolubles issus du jabot-gésier et de l'intestin antérieur, diminue ou disparaît avec les hydrosolubles extraits de l'intestin moyen et postérieur. En perspectives, à partir de ces résultats, le concept des épargnes microbiennes est proposé pour décrire comment l'énergie disponible du sol (biomasse microbienne) pourrait être utilisée, transmise et maintenue dans le tube digestif.Mots clés : sol, tube digestif, ver de terre, microbiote, bactéries, DGGE ARN 16S, résilience, épargnes microbiennes, mutualisme.