Thèse soutenue

Rôle du compartiment endosomal dans la cytotoxicité de trois toxines hétérodimériques AB : la toxine diphtérique, l'exotoxine A de pseudomonas aeruginosa et la toxine du choléra

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Auteur / Autrice : Tatiana El Hage
Direction : François Authier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Microbiologie
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Paris 11
Partenaire(s) de recherche : Autre partenaire : Université de Paris-Sud. Faculté de pharmacie (Châtenay-Malabry, Hauts-de-Seine)

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les toxines AB sont des toxines hétérodimériques d’origine bactérienne ou végétale constituées de deux sous unités: la sous-unité B liante qui permet l’interaction de la toxine avec la cellule infectée ; et la sous-unité A catalytique qui exerce l’activité cytotoxique. Les toxines AB natives sont synthétisées sous la forme dimérique inactive et requiert au moins un clivage protéolytique et/ou réductionnel par des systèmes enzymatiques cellulaires afin de libérer la sous-unité catalytique A sous la forme monomérique cytotoxique. Afin d’atteindre leur cible protéique localisée dans le compartiment cytoplasmique, les toxines AB sont internalisées selon différentes voies d’endocytose puis s’accumulent dans le compartiment endosomal, un site subcellulaire majeur de concentration et d’activation. Notre objectif principal a été de déterminer le rôle du processus d’endocytose et de l’endosome dans l’activation et la cytotoxicité des toxines AB afin d’identifier des cibles thérapeutiques lors des toxi-infections principalement au niveau des cellules hépatiques. Les toxines étudiées ont inclus trois toxines d’origine bactérienne: la toxine du choléra (TC), la toxine diphtérique (TD) et l’exotoxine A de Pseudomonas aeruginosa (EA). L’approche expérimentale a fait appel à un modèle in vivo chez le rongeur injecté par les toxines, à des systèmes cellulaires traités par les toxines ainsi qu’à des systèmes purement in vitro. Parmi nos résultats, nous avons montré une dégradation endosomale des trois toxines sous la dépendance de l’acidification de l’endosome controlée par l’activité des H+-ATPase membranaires. La protéase à acide aspartique cathepsine D (TC, TD et EA) et la protéase à cystéine cathepsine B (EA) ont été identifiées comme responsables de la protéolyse des toxines à pH acide, tandis qu’une nouvelle forme tronquée de la furine de 70-kDa était responsable de la protéolyse de la TD à pH neutre. La cytotoxicité des fragments de toxine générés dans l’endosome hépatique a été mesurée vis-à-vis de leur cible cytoplasmique par des réactions d’ADPribosylation de la protéine Gsα (TC) ou du facteur d’élongation EF2 (TD, EA). Les fragments générés à pH acide ont montré une capacité ADPribosyltransférase importante pour TC et EA, mais fiable pour TD, tandis que ceux générés à pH neutre ont révélé une cytotoxicité importante pour TD. Finalement, l’analyse de l’association des toxines au compartiment cytoplasmique a révélé la présence des sous-unités A de TC et EA, mais l’absence de TD. La translocation des toxines internalisées de l’endosome vers le cytoplasme a été évaluée par l’utilisation d’un système acellulaire d’endosomes chargés en toxine in vivo et incubés in vitro en conditions isotoniques. Une traversée de la membrane endosomale de EA et de ses fragments qui requiert l’acidification de l’endosome a été établie, tandis qu’une translocation de Td n’a pu être identifiée. La rétention endosomale de TD trouverait son origine dans le dysfonctionnement du système de translocation Hsp90/thiorédoxine réductase-R1 de la TD chez le rongeur, une espèce résistante à la diphtérie. En conclusion, nous avons identifié plusieurs systèmes enzymatiques associés aux endosomes qui participent aux étapes d’activation des toxines AB (protéases, système d’acidification, système de translocation) et représentent des cibles thérapeutiques lors des toxi-infections