Calcul du spectre total de l’émission gamma induite par interactions nucléaires des particules du rayonnement cosmique avec le milieu interstellaire et comparaison avec les observations de l’astronomie gamma
Auteur / Autrice : | Hinda Benhabiles-Mezhoud |
Direction : | Jürgen Kiener |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Terre, océan, espace. Physique nucléaire |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Paris 11 |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université de Paris-Sud. Faculté des sciences d'Orsay (Essonne) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Les rayons gamma, rayonnements électromagnétiques de haute énergie, sont produits par une large variété de processus physique et notamment lors de la désexcitation des noyaux atomiques. Ce processus qui nous intéresse particulièrement dans ce travail. Dans l’espace, ils sont émis lors de phénomènes violents qui produisent et libèrent une quantité importante d’énergie en un temps court, comme l’explosion de novae, de supernovae, les sursauts gamma, …. Ils sont également produits en quantité importante lors de l’interaction du rayonnement cosmique avec le milieu interstellaire ou encore lors des éruptions solaires. Leur étude fournit donc d’inestimables informations sur les mécanismes conduisant à leur production ainsi que les conditions physiques dans lesquels se trouvent les milieux où ils sont produits. Le but de notre travail est de contribuer à améliorer notre compréhension quant au flux de ces rayonnements produits dans différents sites dans l’univers et plus particulièrement dans l’interaction du rayonnement cosmique avec le milieu interstellaire. Dans ce cas, un mécanisme important de production de rayonnements gamma est la désexcitation des noyaux atomiques à partir des niveaux d’énergie atteints lors des différentes interactions nucléaires. Le spectre de ces rayonnements qui s’étend approximativement de 0. 1 à 10 MeV est constitué d’un ensemble de raies intenses et étroites correspondant à la désexcitation des premiers niveaux excités atteints, auxquelles s’ajoute un continuum formé par un grand nombre de gammas issus de la désexcitation des noyaux à partir des niveaux les plus élevés. De nombreuses mesures des sections efficaces de production des raies gamma de différentes énergies existent déjà, obtenues lors d’expériences dans différents laboratoires. Cependant, les sections efficaces pour plusieurs raies importantes, issues de la désexcitation de différents noyaux, n’ont toujours pas été mesurées expérimentalement. De plus, les gammes d’énergies pour lesquelles certaines productions de raies ont été étudiées, sont limitées. Cela conduit donc à des extrapolations aux gammes d’énergie les plus basses ou les plus hautes. Ces extrapolations sont d’autant plus cohérentes que les mesures expérimentales existent en nombre important. Nous avons réalisé une expérience auprès de l’accélérateur TANDEM de l’Institut de Physique Nucléaire d’Orsay (IPNO) afin d’étudier les rayonnements gamma produits avec des cibles d’azote (N), de néon (Ne) et de silicium (Si) lors d’interactions avec deux faisceaux différents constitués de protons et de particules α. Les mesures obtenues nous ont permis de déterminer les sections efficaces totales de production des raies gamma et cela pour une large gamme d’énergies incidentes. Les mesures expérimentales obtenues sont par la suite reproduites en utilisant le code de calcul Talys qui simule les différents processus d’interactions nucléaires. Cet ajustement aux mesures expérimentales nous permet de déterminer différents paramètres effectifs dans le calcul des sections efficaces par Talys. Nous avons utilisé ces résultats pour calculer le spectre total de raies gamma nucléaires produit lors de l’interaction du rayonnement cosmique avec le milieu interstellaire.