Thèse soutenue

Fictions du naufrage, Naufragés de la fiction : poétiques du roman de l’échec : (Mary Shelley, Giovanni Verga, Thomas Hardy, Alain-Fournier, Louis Guilloux, Vitaliano Brancati)

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Mathieu Laarman
Direction : Karen Haddad-Wotling
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures comparées
Date : Soutenance le 30/11/2010
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....)
Jury : Président / Présidente : Florence Godeau
Examinateurs / Examinatrices : Karen Haddad-Wotling, Florence Godeau, Élisabeth Rallo Ditche, Isabelle Poulin
Rapporteurs / Rapporteuses : Élisabeth Rallo Ditche, Florence Godeau

Résumé

FR  |  
EN

La présente étude s’appuie sur la confrontation de six œuvres françaises, anglaises et italiennes des XIXe et XXe siècles pour amorcer une réflexion sur la mise en scène de l’échec dans la fiction romanesque. Elle montre en premier lieu que les représentations de l’échec sont façonnées à la fois par le cheminement individuel de leurs auteurs et par les tensions sociales et politiques agitant leurs époques (l’Angleterre au lendemain de la Révolution Française puis à l’apogée de l’Ère industrielle et de la société victorienne ; la Sicile au sortir du Risorgimento puis l’Italie mussolinienne ; la France de la Belle Époque ou de l’entre-deux-guerres).La deuxième partie de cette thèse entend mettre en évidence trois aspects essentiels de la poétique des « romans de l’échec ». Elle s’attache tout d’abord à la distribution du temps, qui oscille entre linéarité et cyclicité, évoquant l’image du flux et reflux marin. Elle s’intéresse ensuite à la profusion de personnages velléitaires, déchiffrant leur rapport au monde à travers le prisme de leurs illusions livresques, à l’instar des protagonistes de Flaubert ou Dostoïevski. Elle met en lumière, enfin, la singulière dynamique qui conduit personnages et objets de fiction à échanger leurs attributs et fonctions : tandis que les premiers se trouvent ravalés au rang d’objets inutiles ou délaissés, les seconds conquièrent une existence autonome.Cet essai se conclut par un questionnement sur la charge subversive des romans de l’échec. La forme romanesque se révèle en effet douée d’une exceptionnelle faculté de résistance aux discours idéologiques et à l’esprit de système, dont elle déjoue insidieusement les aspirations néfastes.