Déplacements forcés et citadinités. Les deslocados de guerra à Maputo (Mozambique)
Auteur / Autrice : | Jeanne Vivet |
Direction : | Philippe Gervais-Lambony |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie |
Date : | Soutenance le 26/11/2010 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Jury : | Président / Présidente : Alain Dubresson |
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Gervais-Lambony, Alain Dubresson, Véronique Lassailly-Jacob, Isabel Raposo, Luc Cambrézy | |
Rapporteur / Rapporteuse : Véronique Lassailly-Jacob, Isabel Raposo |
Mots clés
Résumé
Cette thèse interroge les liens entre déplacements forcés et citadinités à partir de l’étude des déplacés de guerre d’origine rurale, venus se réfugier à Maputo à la fin des années 1980. La déterritorialisation et la mobilité forcée constituent des expériences centrales pour comprendre les modes d’ancrage en ville des deslocados. Le caractère coercitif du déplacement vers Maputo explique que les autorités et la majorité des déplacés aient initialement envisagé leur présence en ville comme un état provisoire. La ville est avant tout le lieu du refuge et de la présence éphémère, avant de devenir celui de l’installation durable, le lieu du « chez-soi ». La citadinisation des deslocados est le résultat d’un processus dialectique faisant interagir les politiques des pouvoirs publics, le contexte urbain, social et familial et leurs pratiques individuelles. Si l’exceptionnalité de la situation légitime dans un premier temps leur présence, elle la rend souvent plus « illégitime » que celle des autres migrants une fois le conflit achevé. Vingt ans après leur arrivée, le maintien en ville des anciens déplacés ne saurait être interprété de façon univoque ; pour certains, il témoigne de territorialisations positives, de leur insertion économique et résidentielle, de leur sentiment d’appartenance à Maputo ; pour d’autres, il renvoie au contraire à un impossible retour, dans le passé et dans leur « terre d’origine » et donc à leur immobilité forcée, plutôt qu’à leur citadinité.