Thèse soutenue

La théorie épicurienne du temps

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Auteur / Autrice : Marianne Gœury
Direction : Francis Wolff
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 20/11/2010
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Jean-François Balaudé, Alain Gigandet, Carlos Lévy, Pierre-Marie Morel, David N. Sedley

Mots clés

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Mots clés libres

Résumé

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Il n’y a pas de théorie explicite du temps dans les rares textes du corpus épicurien à aborder cette notion. Ce travail vise à montrer que le temps constitue cependant un élément fondamental dans la compréhension de l’ontologie, de la physique et de l’éthique épicuriennes. Dans une première partie, nous étudions l’exception méthodologique que constitue le temps et concluons que le temps, « accident d’accidents » selon Démétrius Lacon, fait l’objet d’une combinaison originale d’analogie et d’épilogisme, qui ne donne pas lieu à l’inférence d’une prénotion. La deuxième partie approfondit l’étude de la formule « accident d’accidents » en analysant l’héritage aristotélicien des conceptions épicuriennes de l’accidentalité et du temps, et l’originalité d’Épicure. En effet, alors qu’Aristote exclut qu’une substance considérée sous l’angle d’un de ses accidents puisse se voir attribuer un accident, cela est possible pour les agrégats épicuriens, et c’est dans cette perspective qu’il faut comprendre l’accidentalité au second degré du temps. Nous montrons également que le temps épicurien est détaché de tout mouvement cosmologique de référence. La troisième partie attribue à Épicure un « atomisme du temps » à resituer dans le contexte d’objections aristotéliciennes, et soutient l’existence de deux niveaux hétérogènes : les durées continues propres aux mouvements des agrégats sont abstraitement décomposables en quanta de temps, mais elles n’en sont pas composées. La quatrième partie analyse la portée éthique de la conception épicurienne du temps, en particulier dans deux arguments de Lucrèce contre la peur de la mort.