Thèse soutenue

La France et les enfants d'immigrés : une "crise du don"

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Auteur / Autrice : Julien Rémy
Direction : Alain Caillé
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 02/06/2010
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Économie, organisations, société (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....)
Jury : Président / Présidente : David Lepoutre
Examinateurs / Examinatrices : Alain Caillé, David Lepoutre, Ahmed Boubeker, Alain Tarrius, Francesco Fistetti
Rapporteurs / Rapporteuses : Ahmed Boubeker, Alain Tarrius

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Mots clés libres

Résumé

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La relation entre la France et les enfants d’immigrés peut être caractérisée par une « crise du don » jouant sur un plan symbolique et mettant en scène deux représentations opposées : celle d’une France qui se présente comme une créancière absolue ; celle des enfants d’immigrés pour qui c’est au contraire la France qui est en dette. Dans ce contexte, où chaque partie pense avoir plus donné que reçu, le don, ciment social sur lequel est bâtie chaque société, n’apparaît plus possible. Face au regard porté par une partie de la société française sur les enfants d’immigrés, qui s’apparente à ce que nous appelons le « surendettement symbolique », il y a différentes formes de réponses possibles, comme l’acception du surendettement, ou au contraire sa contestation. Cette thèse s’intéresse plus particulièrement à la réponse du ressentiment, qui aboutit au renversement du surendettement symbolique, et donc à la représentation d’une France accablée par une dette insolvable. C’est ce positionnement particulier qui alimente la « crise du don » et cristallise les rapports sociaux dans les quartiers populaires et d’immigration. Conceptuellement, seul un événement tel que le pardon peut permettre de sortir de cette « crise du don ». Chercher à cacher les offenses, ou à les travestir en bonne œuvre, conduira ceux qui estiment en être les victimes à les déterrer, et au combat pour leur reconnaissance. Le pardon passe par une véritable reconnaissance des torts de la part de l’offenseur. L’offensé pourra, dans un second temps, libérer l’offenseur de sa dette en pardonnant. L’établissement de rapports sociaux libérés des contentieux du passé sera alors à nouveau possible.