Thèse soutenue

Guerre et paix dans la philosophie d'Emmanuel Levinas

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Auteur / Autrice : Vincent Bouillon
Direction : Catherine Chalier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 25/03/2010
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-....)
Jury : Président / Présidente : Jean-Michel Salanskis
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Chalier, Jean-Michel Salanskis, Marc Crépon, François-David Sebbah
Rapporteurs / Rapporteuses : Marc Crépon, François-David Sebbah

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Il faut avec Levinas faire le constat d’un premier problème, premier parce qu’il y va du sens de la vie en commun et du respect de l’humain. Annonçons ce problème : « si la proximité ne m’ordonnait qu’autrui tout seul, il n’y aurait pas eu de problème ». Nous ne sommes pas deux au monde et notre rapport à l’autre, au tiers, au prochain comme au lointain, s’impose toujours déjà à nous, avant tout consentement. « Problème », car l’autre est aussi le plus préoccupant par excellence, imprévisible, nous nous trouverons toujours déjà en relation avec lui dans une infinité de rapports indéfectibles. Jetés que nous sommes dans le monde, notre préoccupation de et pour l’autre nous est imposée en héritage avec la même nécessité que notre présence à nous même. Dans notre existence, nous n’avons été et ne serons jamais vraiment seuls, c’est pourquoi notre rapport à l’autre, depuis les rapports de paix jusqu’à la guerre devient un problème fondamental, le premier comme le dernier des problèmes. Nous montrerons dans ce travail que le problème de la guerre et de la paix prend naissance par et pour l’être mais nous irons plus loin en identifiant précisément qu’à l’être et à l’ontologie s’ajoute une autre source de conflit, d’autant plus ambivalente qu’elle sera tout aussi nécessaire aux paix qu’aux guerres : la transcendance. Ce que nous proposerons de faire voir ici et de soutenir, c’est que l’être n’est pas la seule origine du mal et conséquemment de la guerre. La position de Levinas aura sur ce point peu à peu évolué depuis ses écrits de jeunesse et l’expérience des camps jusqu’à ses œuvres de la maturité discréditant la jouissance et le bonheur pour soi. C’est à ce déplacement que nous inviterons le lecteur ainsi qu’à la compréhension des implications touchant à la justice, à l’Etat, au bonheur et à la réalisation effective de la paix comme au surgissement toujours possible et menaçant de la guerre.Ce travail ne fera pas l’économie de la lucidité réclamée par Levinas sur le siècle passé et ses génocides et cherchera à concilier cette dernière avec l’espoir que l’ensemble de sa philosophie veut soutenir.