Thèse soutenue

Henri III, roi de France et de Pologne (1574-1589) : la figure, la fonction, le sacré

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Auteur / Autrice : Isabelle Oger-Haquet
Direction : Étienne Jollet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance le 13/01/2010
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....)
Jury : Président / Présidente : Christian Michel
Examinateurs / Examinatrices : Étienne Jollet, Christian Michel, Maurice Brock, Nicolas Le Roux, Maciej Serwański
Rapporteur / Rapporteuse : Maurice Brock, Nicolas Le Roux

Mots clés

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Mots clés libres

Résumé

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Monarque qui se veut absolu en pleines guerres de religion, le dernier Valois n’utilise pas les arts mais les images, dans leurs pouvoirs discursif et persuasif. Contrairement à ses prédécesseurs, il ne développe pas de programmes remarquables dignes de l’Ecole de Fontainebleau ; il ne se présente pas non plus en roi de guerre. Toutes ses commandes imagées sont marquées par l’iconographie ou l’exégèse religieuses, y compris son fameux portrait en habit de cour noir. L’analyse de ces œuvres variées a permis de mettre en évidence des détournements par rapport aux normes chrétiennes édictées par Rome, et de révéler le rôle messianique qu’Henri III a cru tenir. Loin d’une traditionnelle assimilation du Roi Très Chrétien à la figure de Jésus-Christ, l’imagerie témoigne d’une mystique complexe, fondée sur des textes anciens hérétiques (gnosticisme de Basilide, IIe siècle) et tendancieux (millénarisme de Joachim de Flore, XIIe siècle). Dès que les premières images ont livré leur clé de lecture, tout le corpus a pris une nouvelle cohérence : Henri III est le nouveau Messie, le Verbe qui va instaurer le royaume de Dieu sur terre. Ses fondations religieuses – l’ordre du Saint-Esprit et les confréries pénitentielles – appartiennent à ce même programme, centré sur la troisième hypostase, et révèlent un fonctionnement sectaire. Inventeur d’une doctrine fantasmagorique et de l’iconographie qui l’expose, le Valois entretient des rapports particuliers avec les artistes. Sous son règne, Jean Decourt puis, vraisemblablement, son fils Charles sont les premiers peintres du roi. Parallèlement, Henri III s’attache un portraitiste officieux, Jean II Rabel, éditeur d’estampes en charge d’une diffusion massive des portraits royaux. Nos recherches ont aussi remis en cause des rapprochements traditionnels : à moins de nouvelles découvertes, l’Académie du Palais n’a joué aucun rôle artistique et François Quesnel n’a pas travaillé pour le roi.