Les chants syllabiques de mariage du Mont Liban : Une première approche ethnomusicologique
Auteur / Autrice : | Marcelle Akiki |
Direction : | Jean Lambert |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ethnomusicologie |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse établit pour la première fois un large corpus de chants collectés sur le terrain au Mont Liban. Elle étudie les relations de ces chants avec les cérémonies de mariage des villageois de la montagne. Elle décrit et analyse longuement les thématiques, les formes et structures poétiques, métriques, rythmiques, mélodiques et modales. Malgré le délitement des traditions musicales vivantes, le corpus recueilli dans plus de 45 villages a révélé une grande variété de fonctions et de structures: de nombreux chants rituels inédits ; des structures métriques de deux principaux types clairement opposés, le quantitatif « arabe » et le qarrâdî syllabique ; des structures rythmiques, mélodiques et modales qui étaient inconnues jusque là ; des techniques de composition formulaires, à la fois poétiques et musicales, générées par des structures-types récurrentes et mobiles, principalement les incipit de syllabes sans significations. La thèse se conclut sur une analyse des fonctions identitaires de la musique. Certains genres et formes poético-musicales ont eu clairement un rôle de marqueur identitaire dans l’histoire du Mont Liban : le chant syllabique qarrâdi, forme de métissage culturel entre un substrat syriaque et des influences arabes ; les chants de bravoure d’origine arabe, longtemps associés à la communauté druze, originaire de la Péninsule arabique. Cependant, ces significations anthropologiques se sont transformées au cours d’une coexistence sociale et politique qui remonte au moins au XVIème siècle, et a engendré un partage de ces formes entre les deux communautés, à travers deux activités communes, l’activité militaire et les rituels de mariage.