Thèse soutenue

Les congolaises diplômées et la migration : trajectoires professionnelles et sociales avant et après la migration

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Auteur / Autrice : Céline Kula Kula Kimwanga
Direction : Jean-François Laé
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis2000-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Annie Benveniste, Catherine Coquery-Vidrovitch, Emmanuel Jovelin

Résumé

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Après 1965, les congolaises bénéficièrent d’un bond spectaculaire de l’enseignement de filles, elles obtinrent leurs diplômes et commencèrent leurs carrières professionnelles dans un contexte spéciale. Vers les années 80-90, la situation politique, économique ou sociale du Zaïre poussa de nombreuses Congolaises diplômées et salariées à la migration internationale. Elles furent dés le début confrontées à la rupture de leurs trajectoires professionnelles d’avant car l’arrivée dans les pays d’accueil s’accompagna d’un abandon d’activité. Face aux différents obstacles, il leur fallut se réinventer un nouveau paysage professionnel. Dans ce processus, elles furent confrontées à la précarisation et aux multiples formes de discrimination. De ce fait, la typologie de leurs trajectoires professionnelles est très composite car elle est constituée de ruptures, de sous emplois, de périodes de formations et d’inactivité, de déclassement professionnel et en somme, de déboires successifs. Et à plus de 40 à 50 ans, beaucoup de femmes diplômées de la diaspora sont encore à la recherche d’une stabilité professionnelle. Or les trajectoires de femmes restées au Zaïre ont continué dans la linéarité, sans grand obstacle, en dépit de bas salaires et de manque d’évolution spectaculaire de leurs carrières. La migration a donc apporté beaucoup plus désillusions que de réussite professionnelle, elle n’a pas forcément satisfait les attentes et les espoirs nourris dans le projet migratoire. Et les diplômes n’ont pas garanti une ascension sociale. Toutefois, dans les trajectoires sociales, les femmes congolaises diplômées ont franchi un pas. Elles sont devenues des chefs de familles. Cette fonction leur permet d’acquérir un pouvoir qui, jadis, n’était pas accordé aux femmes. Ainsi, la mainmise de la famille a perdu son poids d’autrefois en raison de la mutation et/ou à la transgression de certains éléments matrimoniaux tels que le mariage, la maternité, le divorce et la polygamie. Qu’elles soient au Congo ou en migration, mariées, divorcées ou célibataires, les diplômées assument leur statut et assurent leur fonction parentale. Sans équivoque, leur instruction leur a été un atout dans la scolarité de leurs enfants qui généralement réussissent.