Thèse soutenue

Conflits et resistances, une analyse géopolitique de la gentrification de Harlem, New York City

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Auteur / Autrice : Charlotte Recoquillon
Direction : Béatrice GiblinFrédérick Douzet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géopolitique
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Paris 8

Résumé

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La gentrification de Harlem est le produit d’une intervention publique massive et très volontariste qui a transformé le quartier par étapes depuis les années 1980 avec une accélération très forte depuis le début des années 2000. La première partie de cette étude met en évidence les représentations et les rapports de force qui ont conduit la municipalité à choisir cette stratégie essentiellement basée sur le développement économique dans un contexte de croissance. L’adoption d’une définition large du concept de gentrification permet de saisir l’ampleur et la cohérence de cette politique qui a porté son action sur les champs du logement, du commerce, de la sécurité publique et de la culture. De plus, une analyse fine du territoire met en évidence les spécificités de la gentrification de Harlem qui constitue, notamment, un exemple de gentrification noire. La seconde partie démontre la dimension extrêmement conflictuelle de la gentrification et les difficultés que cette politique pose en termes de démocratie et de justice à Harlem. En effet, le débat public qui émerge au sujet de projets ponctuels comme l’expansion de Columbia University ou de la requalification de la 125ème Rue mettent en évidence des dissensions profondes quant aux représentations du territoire de la ville, de sa pratique et de sa gouvernance. La question des déplacements étant centrale dans les représentations de la gentrification, une attention particulière y est portée. Enfin, ce travail examine les résistances locales des habitants se construisant principalement sur la rhétorique du droit à la ville et de la justice spatiale.