Le Sud Caucase, un terrain nouveau de la politique extérieure des États-Unis : analyse géopolitique
Auteur / Autrice : | Julien Zarifian |
Direction : | Béatrice Giblin, Raymond Haroutiun Kévorkian |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géopolitique |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Résumé
Le sud du Caucase (Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie), pris comme un ensemble géographique, se distingue par la richesse de son histoire et sa complexité géopolitique. Soviétique jusqu’en 1991, ce carrefour historique des empires iranien, ottoman et russe, va être, à la chute de l’URSS, le théâtre de conflits internes durs (au Haut Karabagh, en Abkhazie et en Ossétie du sud). Il va aussi redevenir un terrain de concurrence géopolitique pour les puissances régionales et mondiales qui cherchent à y jouer un rôle. Vu de Washington, la position géostratégique du Sud Caucase, au cœur de l’Eurasie, les relations historiques concomitantes que les trois groupes principaux entretiennent avec la Russie, l’Iran et la Turquie, et le fait que la région soit incontournable dans le cadre du transport des réserves énergétiques de la mer Caspienne (dont certaines sont contrôlées par l’Azerbaïdjan) vers les marchés occidentaux, sont les raisons principales de l’importance géopolitique de la région. Elles donnent une signification particulière aux trois républiques sud caucasiennes, et un rôle potentiel à jouer dans la stratégie américaine eurasiatique. Les politiques américaines mises en place en conséquence dans l’optique, claire bien que pas affichée officiellement, de s’y implanter en y gagnant des leviers d’influence, se sont manifestées par une importante aide financière, un soutien affiché à la démocratisation, une coopération militaire et économique soutenue, et une implication dans la résolution des conflits régionaux. Ces politiques ont permis aux États-Unis, peu à peu et sans à-coups majeurs, de s’installer fermement et sans doute durablement au Sud Caucase.