Esthétique du flux dans l’art contemporain
Auteur / Autrice : | Julien Verhaeghe |
Direction : | François Soulages |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Esthétique, science et technologie des arts |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Résumé
A une époque où la profusion du réel, les échanges accélérés et l’investiture du numérique tiennent lieu de paradigmes, se pose la question de la représentabilité de ce qui semble continuellement se mouvoir, face à des pratiques ou des approches théoriques qui, traditionnellement, investissent le champ de l’immobile. Comment en cela montrer ce qui sans cesse se meut ? Qu’impliquent la nécessité de vivre et de penser le monde selon une relative adéquation ? Partant d’une notion de flux, nous nous acheminerons vers une certaine contemporanéité du monde actuel, interrogeant à partir d’artistes le lien que tissent l’esthétique et le contemporain. Dans un premier temps, l’actualisation de la notion de devenir nous permet de souligner le jeu des contradictions, propices à l’émergence du nouveau et de l’événement. En cela, ce que nous enseignent des artistes tels que Tacita Dean, Darren Almond ou Sam Taylor-Wood, est que le flux s’envisage telle une articulation mouvante, animant différents ordres de grandeur. Dans un second temps, est mise en place une approche cartographique, rendant compte de la reconfiguration des rapports de forces qui, en vertu de l’esprit des « multitudes », nous rappelle que le contemporain est praxis et production. Des artistes tels que Andreas Gursky, Thomas Hirschhorn ou Francis Alÿs nous aideront dans cette voie, insistant sur la dimension articulée, participative, interactive, et en définitive, fluide, de la construction du monde actuel. C’est ce qui nous conduit vers une troisième partie où, de l’esthétique du contemporain, nous aboutissons à un contemporain de l’esthétique, dans sa tension vers une « construction esthétique de la réalité ».