Thèse soutenue

Augmenter l'inentendu : poétique de Maeterlinck

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Auteur / Autrice : Claire Rosé
Direction : Gérard Dessons
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Paris 8

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Maurice Maeterlinck en se plaçant dans l’intervalle entre une parole et une écoute, tant dans ses traductions, que dans ses essais, poèmes et pièces poétiques, travaille le concept même d’historicité. L’un des principaux enjeux de la thèse aura été de mettre en avant la différence entre l’historicité de l’inconnu, qui est l’aventure du langage chez Maeterlinck, et la métaphysique de l’inconnaissable dans laquelle on circonscrit trop souvent son travail. Le problème de l’« inentendu » est au cœur de ce questionnement, en ce qu’entendre doit nécessairement passer par une instanciation subjective du langage. Le terme qui, chez Maeterlinck, porte une marque de conceptualisation par l’italique nous est apparu une véritable prise critique pour entendre le geste de réorientation théorique qu’effectue Maeterlinck dans le passage d’une négation à une négativité en puissance, sur laquelle se fonde une subjectivité questionnante, une historicité questionnante. Par ce déplacement conceptuel, l’inentendu ou l’inaudible ne sont plus la négation de l’entendre et de l’audible, mais impliquent une activité critique : Maeterlinck les instancie nécessairement en relation à un sujet. Ce faisant, la valeur de l’inentendu n’est pas tant une négativité de l’entendre, qu’une positivité du dire. Et si la modernité, comme le pense Henri Meschonnic, peut se définir comme une suite de renouvellements de l’écoute, Maeterlinck en questionnant notre écoute et en déplaçant les conditions historiques et anthropologiques de l’entendre se révèle incontestablement moderne.