L'oeuvre d'art comme expérience de vérité : art et philosophie à l'épreuve du ready-made
Auteur / Autrice : | Walter Menon |
Direction : | Jacques Poulain |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Au début du XX siècle le tournant linguistique en philosophie affirme le lieu du transcendantal au sein du langage. Dorénavant la structure du langage est comprise selon la perspective pragmatique dérivée de la pensée de Charles S. Peirce, du second Wittgenstein et de J. L. Austin entre autres. Le langage se structure par des actes de parole et des jeux de langage. La dynamique de langage est néanmoins régie par la nécessité du consensus, comme le démontre le pragmatisme de Habermas et Apel. À partir des thèses d’Arnold Gehlen et de Humboldt sur le langage et le comportement humain, Jacques Poulain démontre que le langage est régi par une expérience sensible du référent qui ne se différencie pas de son concept. Cette expérience consiste en une dynamique de projection et réception de sons, la ''prosopopée originale'', qui construit l'Umwelt. Langage, culture et environnement sont ainsi les noms d'un même phénomène d'expérience sensible qui détermine le champ du réel, c'est-à-dire de l'énonciation possible de la vérité. Joseph Kosuth, à l'instar de Wittgenstein et Ayer, affirme que toute œuvre d'art est un concept dont le référent est ce même concept énoncé de manière tautologique. Selon Kosuth, Duchamp est le premier à mettre en évidence le fondement énonciatif de l'art. Cependant ce que Duchamp met à jour n'est pas la structure conceptuelle énonciative de l'art à travers les ready-mades, mais la structure esthétique et ''artistique'' de tout acte de langage de n'importe quel jeu de langage. Ainsi le ready-made serait plutôt le nom d'une ''opération'' d'auto-affection du langage dont le fonctionnement constitue la dynamique de la ''prosopopée originale''.