La connaissance du monde vivant chez le savant Al-Djâhiz (776-868) : les sciences de la vie, le regard d'Al-Djâhiz dans l'histoire des Sciences Arabes
Auteur / Autrice : | Meyssa Ben Saad |
Direction : | Henri Hugonnard-Roche, Mehrnaz Katouzian-Safadi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Epistémologie, histoire des sciences et techniques |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Mots clés
Résumé
Al-Djâhiz (776-868), savant polygraphe arabe est originaire de Basra, un des grands pôles de la dynastie abbasside à l'époque d'effervescence scientifique et culturelle de l'empire arabo-islamique. Al-Djâhiz est un adib (distinction socio-intellectuelle du savant, de l'érudit, maître du verbe et de la courtoisie), théologien, polémiste, et naturaliste. Son œuvre naturaliste monumentale, Kitâb al-Hayawân (Le Livre des Animaux), inspirée aussi bien des écrits d'Aristote et d'autres naturalistes ou médecins de l'Antiquité, mais aussi de poésie, de culture orale anté-islamique et de récits d'éleveurs ou de voyageurs, n'est pas uniquement une compilation d'espèces animales, ou une simple transmission de la culture zoologique, mais une série d'observations, une source inépuisable d'informations, de descriptions du monde animal, avec une tentative d'interprétations et d'explications du monde vivant et de ses propriétés avec une démarche scientifique, tout cela sous une plume éloquente et originale. Al-Djâhiz nous propose dans son Kitâb al-Hayawân, de définir la vie et le monde « merveilleux » du vivant, de montrer sa diversité, de démontrer son ordre et son organisation à travers une classification des animaux, tentant de les insérer dans un système. Il s'intéresse avec un regard curieux et avisé, aux comportements des animaux, à leurs relations réciproques, à leur adaptation à l'environnement. A la lumière de la raison, il confronte ses observations, ses descriptions, ses expériences, aux sources anciennes, et aux croyances qu'il tente parfois de mettre en doute, voire de réfuter.