La comédie ''screwball'' Hollywoodienne (1934-1945) : sexe, amour et idéaux démocratiques dans l'Amérique rooseveltienne
Auteur / Autrice : | Grégoire Halbout |
Direction : | Claude Viot-Murcia |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et sémiologie du texte et de l'image |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Mots clés
Résumé
II s'agit de fonder la comédie screwball en genre et d'expliquer son succès public (cent trente films de 1934 à 1945) par une triple approche: historique et thématique; stylistique et esthétique ; sociologique. En premier lieu, l'objectif est de la définir par rapport aux autres formes de la comédie classique hollywoodienne (sociale, sophistiquée, burlesque) par ses identificateurs génériques (objets d'autres travaux antérieurs), rassemblés ici dans une perspective transversale : contexte socio-historique, étymologie du terme screwball, réflexivité du discours filmique, principales structures narratives avec l'évolution des thèmes des histoires, écriture screwball du scénario, conditions de la « disparition » du genre. Deuxième approche : le contexte institutionnel créé par l'instauration de la censure interne hollywoodienne (le code de production en 1934). L'analyse du champ des interdictions et les moyens stylistiques (jeux de mots, montage) pour contourner la prohibition expliquent l'émergence d'une esthétique screwball. I Troisième approche : la fonction sociale du genre qui illustre une discussion démocratique incarnée par le couple principal, investi d'une mission sociale. Il incarne la classe moyenne américaine, située au cœur du projet socio-politique américain, ainsi qu'une vision moderne du mariage et de la sexualité. Ce discours conjugal est une prise de position politique qui réaffirme des valeurs fondatrices de la société : liberté d'expression, libre consentement, importance de l'engagement contractuel. Le couple screwball symbolise la relève après la Crise et la reformulation du contrat social américain.