Thèse soutenue

Effets de mélanges de xénobiotiques agissant par des voies de signalisation différentes : conséquences moléculaires dans des modèles hépatiques humains

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Auteur / Autrice : Ariane Ambolet-Camoit
Direction : Martine Aggerbeck
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Toxicologie
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Paris 5
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université Paris Descartes. Faculté de pharmacie de Paris (....-2019)

Résumé

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Nous sommes exposés en permanence à des mélanges de xénobiotiques (composés étrangers à l’organisme) qui peuvent être des médicaments, des additifs alimentaires, des polluants, … Les études de toxicologie portent souvent sur un composé isolé et les combinaisons de produits sont rarement évaluées. En parallèle de la directive REACH, la commission européenne, en décembre 2009, a publié une note informative dans laquelle elle incite au développement d’outils pour prédire les effets toxiques d’une exposition simultanée à différents xénobiotiques et les conséquences au niveau de la santé humaine. Objectifs de l’étude : ce travail a pour but d’analyser les différences de l’expression des gènes après traitement par un composé seul, ou en mélange avec d’autres produits chimiques, dans des lignées cellulaires hépatiques humaines. Résultats : dans une première étude, nous avons étudié l’interaction de la dioxine, un polluant organique, qui lie le récepteur Ah (« Aryl hydrocarbon Receptor ») et de l’étoposide, une molécule anti-cancéreuse et génotoxique, qui active p53, un gène suppresseur de tumeur. Un prétraitement par la dioxine inhibe partiellement les effets de l’étoposide en diminuant l’activation de p53 et la mort cellulaire (diminution de l’activité des caspases-3 et 7). Cette interaction entre les deux xénobiotiques fait intervenir un marqueur métastatique, AGR2 (Anterior Gradient 2) qui est surexprimé dans de nombreux cancers. La dioxine augmente la quantité d’ARNm et de protéine de AGR2, après activation du AhR. Un site de fixation du récepteur a été mis en évidence dans le promoteur du gène AGR2. Grâce à des expériences d’invalidation de gène (siAGR2), nous avons validé l’ implication de AGR2 dans l’inhibition par la dioxine de l’effet cellulaire de l’étoposide. Dans une seconde étude, par une technique à grande échelle (Transcriptome) nous avons évalué les interactions entre la dioxine et l’alpha-endosulfan, un isomère d’un pesticide organochloré qui se lie aux récepteurs aux oestrogènes (ER) et au PXR (« Pregnane X Receptor »). L’expression des gènes du métabolisme des lipides est fortement diminuée après traitement par le mélange, tandis que les gènes liés au mécanisme de cancérogénèse ou à la protection contre les stress sont surexprimés. Conclusion : ces deux études ont mis en évidence des interactions entre différentes voies de signalisation cellulaires et les effets délétères pour la cellule suite à l’exposition à des mélanges des xénobiotiques