Dire sans la voix : sémiologie des usages corporels et modes d’expression alternatifs dans les mouvements musicaux émergents
Auteur / Autrice : | Annabelle Tallet |
Direction : | Frank Alvarez-Péreyre |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ethnologie |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Paris 5 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences humaines et sociales : cultures, individus, sociétés (Paris1994-2019) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Frank Alvarez-Péreyre, Bernard Andrieu, Catherine Dutheil Pessin, Bernard Valade |
Mots clés
Résumé
Dès la fin des années soixante dix, les mouvements musicaux Hip Hop et Techno sont apparus comme des vecteurs d'innovations culturelles et artistiques. C'est fréquemment les caractéristiques musicales de ces mouvements qui ont été étudiées par les chercheurs, délaissant un élément central du système de communication mis en oeuvre par ces mouvements: le corps. Le corps occupe le devant de la scène: émetteur et récepteur, le corps en milieur Hip Hop et Techno est mobilisé comme un marqueur culturel fort, signe d'identité et de distinction. Ce surinvestissement conjoint du corps se manifeste pourtant dans des techniques et usages diamétralement opposés dans chacun des groupes culturels. Cette recherche propose donc de s'intéresser aux pratiques somatiques dansées et non dansées en s'interrogeant sur leurs mises en système dans des ''cultures motrices''. Cette analyse formelle de la matière corporelle brute induira des questionnements anthropologiques permettant de révéler des logiques isotopes sous-tendant des pratiques somatiques non isomorphes. Relié à des questionnements de type identitaire, cet investissement du corps s'inscrit dans des dynamiques de contestation, contestation des formes et modèles sociaux traditionnels. S'inspirant des théories interdisciplinaires, l'analyse des formes kinésiques et de leur agencement est envisagée dans une perspective sémiologique. Proposant d'analyser les pratiques corporelles comme un langage, ce travail envisage le corps comme une dimension sémiotique de la culture.