Thèse soutenue

À qui confier son enfant ? : la prise en charge de la petite enfance au fil de trois générations en France et en Pologne

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Auteur / Autrice : Aleksandra Pawlowska
Direction : Régine Sirota
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Paris 5
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales : cultures, individus, sociétés (Paris1994-2019)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches sur les liens sociaux (Paris ; 2002-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Régine Sirota, Gilles Brougère, Ewa Marynowicz-Hetka, Liane Mozère, Éric Plaisance

Résumé

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Cette thèse porte sur la pratique sociale de la prise en charge de la petite enfance en France et en Pologne, appréhendée dans une perspective intergénérationnelle et sociohistorique. Une enquête tri-générationnelle sur la question a démontré un usage différencié des solutions d’accueil : en France, la crèche est considérée comme un lieu de socialisation, en Pologne, elle reste associée à la notion « abandon » et au « mauvais substitut maternel ». L’enfant est de préférence confié à ses grands-parents, recours également présent en France, mais circonscrit dans le temps et apparaissant en complémentarité d’autres modes d’accueil. Les différences entre ces pays s’expliquent par les facteurs historiques, idéologiques et sociaux, liés aussi bien aux histoires nationales qu’aux systèmes de valeurs. Le rapport à la garde du jeune enfant ne se réduit pas seulement à l’appartenance socioprofessionnelle ou à l’investissement maternel. La conception du jeune enfant et des responsabilités parentales façonne les politiques publiques et les pratiques de garde. Les conceptions du bien-être de l’enfant en Pologne, fondées sur des besoins psychoaffectifs discréditent l’accueil collectif. Elles s’inscrivent dans une conception de la famille et de la féminité qui se confond avec la maternité. En France, sous l’influence conjuguée du discours savant, des nouvelles pratiques, qui requalifient l’accueil collectif, le bien-être de l’enfant est structuré sur une conception des besoins socioculturels, reconnaissant le bien-fondé de sa socialisation précoce et favorisant la séparation d’avec la mère.