Thèse soutenue

Le skånska à Helsingborg, une variété de suédois ? : contacts et frontières en question : étude des pratiques et des représentations sociolinguistiques

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Auteur / Autrice : Sarah Verdoïa
Direction : Caroline Juillard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Paris 5
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales : cultures, individus, sociétés (Paris1994-2019)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Caroline Juillard, Françoise Gadet, Anita Berit Hansen, Anne-Marie Houdebine-Gravaud, Georges Daniel Véronique

Résumé

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Cette thèse étudie les implications et enjeux de la co-existence de traits locaux et de traits standard, au sein d’un parler appelé skånska, au travers des pratiques linguistiques, à Helsingborg (ville du sud de la Suède, N-O de la Scanie). Aussi, nous y observons les interactions quotidiennes de deux familles et analysons deux variables phonologiques (åː) et (uː) ainsi que la variable morpho-phonologique (år). Les patterns de variation intra-personnelle soulignent le rôle de la mobilité et de la différence sexuelle tandis que les patterns de variation interpersonnelle etaient l’hypothèse de la diffusion lexicale et ce pour l’ensemble des variables. D’un côté, (åː) et (år) témoignent d’une stratification sociale. La distribution de leurs variantes indique une progression des traits standard. De l’autre, les deux familles emploient les variantes de (uː) dans des proportions identiques. Leur distribution indique la fin d’un changement en cours au profit du trait local. Ces résultats montrent donc que le changement ne prend pas toujours la même direction. Parallèlement, les habitants de la ville manifestent une conscience sociolinguistique aiguë. L’analyse de l’imaginaire linguistique et social, au travers d’un forum internet, montre que le stéréotype est une ressource à disposition des locuteurs pour négocier, accepter, refuser les frontières entre groupes, communautés, langues et dialectes. Les formes linguistiques deviennent symboles d’une identité sociale et indices d’un savoir partagé. En privilégiant l’hétérogénéité des pratiques et des discours, cette enquête ethnographique illustre aussi bien la relation entre langue et société que la relation entre langue et individu.