De la survie à la reconnaissance : ethnologie de personnes "sans logis" à Paris
Auteur / Autrice : | Lucas Graeff |
Direction : | Patrick Gaboriau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ethnologie |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Paris 5 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences humaines et sociales : cultures, individus, sociétés (Paris1994-2019) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Patrick Gaboriau, Patrick Bruneteaux, Arlette Farge, Olivier Schwartz, Daniel Terrolle |
Résumé
À partir d'une enquête ethnographique, effectuée de mai 2006 à avril 2008 à Paris, cinquantaine-et-une personnes « sans logis » sont étudiées. Sont considérés comme « sans logis » les personnes ne disposant pas des conditions sociales, économiques ou personnelles requises pour accéder à un logement et qui, de ce fait, dorment "dehors", dans une tente, sous un pont, ou dans une habitation construite avec des matériels trouvés dans la ville. En utilisant la méthode ethnographique – observation participante de longue durée, tenue minutieuse d'un carnet de terrain relatant les observations quotidiennes – l’auteur apprend par l’expérience corporelle, « par corps », les difficultés quotidiennes concernant l'hygiène et l'occupation de lieux publics, mais surtout les efforts réalisés pour se soustraire aux sentiments de honte et de « mépris social » et accéder à des formes de reconnaissance marquées par davantage de fierté et d'estime sociale. Contre le « mépris social », les personnes étudiées luttent comme elles peuvent : certaines s'installent dans des « coins » ou aux marges de la ville afin de se rendre peu visibles ; d'autres s'efforcent d'effacer toutes traces de précarité sur leurs corps ; d'autres encore rejoignent la manifestation des Enfants de Don Quichotte de l'hiver 2006 à Paris. Dans ces parcours, allant de la survie à la reconnaissance, les personnes donnent à voir et penser les logiques de domination à la fois morales, corporelles et cognitives qui caractérisent leur statut social