Thèse soutenue

L’ordre des mots chez Homère : structure informationnelle, localisation et progression du récit

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Auteur / Autrice : Nicolas Bertrand
Direction : Charles de Lamberterie
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études grecques
Date : Soutenance le 25/11/2010
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Édition, Interprétation, Traduction des Textes Anciens (Paris ; 1992-....)
Jury : Président / Présidente : Paul Demont
Examinateurs / Examinatrices : Charles de Lamberterie, Egbert J. Bakker, Françoise Létoublon, Martin Steinrück

Résumé

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Dans ce travail, j’étudie les principes de l’ordre des mots en grec homérique. Comme en prose classique, le principe fondamental est que les constituants sont alignés en fonction de la structure informationnelle (SI) de l’énoncé, c’est-à-dire de l’expression des relations de topique et de focus. Les expressions topiques sont différenciées selon qu’elles sont ratifiées ou non. Quant au focus, deux constructions peuvent être identifiées : une construction à focus restreint, dans laquelle l’unique expression dans le focus est placée immédiatement avant le verbe, et une construction à focus large, où le verbe éventuellement suivi d’autres éléments constitue un domaine focal ; celui-ci peut recevoir une interprétation large ou restreinte sur son dernier élément. Après avoir décrit l’expression de la SI dans la clause et les contextes d’emploi des différentes constructions, on en explore les marges (positions pré- et postclausales), et on montre que la construction des interrogatives se fait à travers un enchâssement de propositions dotées d’une SI propre. La partition prosodique de l’énoncé, telle qu’elle se révèle à travers la position des postpositifs et des expressions de topique ratifié, est mise à profit dans la démonstration. Puis, après une étude de l’hyperbate en grec classique et homérique, je montre que la tmèse est, chez Homère, un procédé de pseudo-incorporation nominale. Enfin, cette étude linguistique sert de base à une réévaluation de l’enjambement chez Homère et à l’étude d’un trope de la poésie homérique (le σῆμα narratif), qui consiste à placer un mot (par exemple kalós ou stê/éstē) en position initiale dans le vers pour jalonner la progression du récit.