Thèse soutenue

Le Comité flamand de France, une société savante frontalière et régionaliste, 1853-1940

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Auteur / Autrice : Solange Van Robais
Direction : Jean-Pierre ChalineTom Verschaffel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire contemporaine
Date : Soutenance le 19/10/2010
Etablissement(s) : Paris 4 en cotutelle avec KU Leuven (1970-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris)
Jury : Président / Présidente : Lieven D'Hulst
Examinateurs / Examinatrices : Frédéric Billiet, Eric Defoort

Mots clés

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Résumé

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S'agit-il d'une banale société savante française créée en 1853, ou sa situation frontalière lui donne-t-elle un autre intérêt ? Les sept fondateurs dunkerquois, parmi lesquels le magistrat amateur de musique Edmond de Coussemaker, proche des frères Grimm, avaient à coeur de préserver les vestiges de leur langue populaire, le « flamand de France », participant au mouvement des « mémoires locales ». Ces notables, avec l'aide des curés de village, souhaitaient servir une société chrétienne, inspirée à la fois par les traditions médiévales des villes des anciens Pays-Bas reprises par la Contre-réforme espagnole et par une opposition au centralisme anticlérical hérité de la Révolution. Ils associaient la langue flamande à la religion catholique, comme éléments d'une identité française visant à se démarquer, à la fois de Paris et de leurs voisins flamands-belges, soumis eux aussi défis de la modernité. Un temps attirés par l'idéologie néogothique flamande, ils rentrent d'une façon originale, parfois douloureuse, dans le projet d'intégration des « petites patries » dans la grande, telle que le conçoit la Troisième République peu favorable à ces élites jugées réactionnaires. Durant la période de l'étude, notables ou prêtres, vont pourtant rester fidèles à leur ligne. La reconstruction de cette région, proche du front, après la Première guerre mondiale, donne au chanoine Looten, durant sa présidence de 40 ans, l'occasion de jouer très subtilement, parfois de façon ambigüe, un rôle moteur dans l'organisation d'un régionalisme typiquement septentrional ; tout en assurant la promotion de la langue populaire auprès des jeunes, notamment aux Facultés catholiques de Lille, il vise, avec son ami l'abbé Lemire, le recadrage de la religion dans le sens d'une plus plus grande transcendance et d'une plus grande ouverture au monde et aux questions sociales.