Thèse soutenue

Racines et combat. L'existence politique de Martin Heidegger : patriotisme, nationalisme et engagement d’un intellectuel européen jusqu'à l'avènement du nazisme (1889-1933)

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Auteur / Autrice : Guillaume Payen
Direction : Jean-Paul Bled
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire moderne et contemporaine
Date : Soutenance le 04/12/2010
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris ; 1994-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Roland Mousnier (Paris ; 1999-....)
Jury : Président / Présidente : Rainer Hudemann
Examinateurs / Examinatrices : Jeffrey Andrew Barash, Édouard Husson, Olivier Lazzarotti, Hugo Ott

Résumé

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Cette thèse de doctorat est une biographie historique et politique de Martin Heidegger, comparé à d'autres intellectuels européens ; elle traite de l'amour de ce philosophe pour sa Heimat (pays natal) et pour l'Allemagne, articulé avec son appartenance à l'Europe et à l'Histoire de l'Être ; cette identité politique complexe va de pair avec une critique sévère du monde moderne en continuité avec ses origines catholiques conservatrices et avec une conception de la pensée « apolitique » bien qu'engagée, cela bien avant l'avènement du nazisme et le rectorat de Heidegger. De ce fait, cette thèse, qui n'évite pas la question de son engagement nazi, couvre un champ historique bien plus large et tente de mettre en lumière l'arrière-plan complexe et changeant, qui bien avant l'ascension de Hitler, permet de comparer le philosophe avec des intellectuels de droite révolutionnaire en Allemagne (Révolution conservatrice) aussi bien qu'en Europe : après la découverte du Mouvement de jeunesse et l'expérience de la guerre en 1918, Heidegger abandonna son conservatisme catholique et se convertit à l'idée d'une révolution philosophique inspirée par les idéaux de responsabilité et d'authenticité de ce mouvement de réforme de la vie. Durant les années 1920, il conçut la philosophie de plus en plus avec les idées de combat et de racines ; l'importance reconnue à la violence politique, y compris pour un but philosophique, fait clairement de Martin Heidegger un fils de ces sociétés européennes “brutalisées” par la Grande Guerre et le met nettement au milieu de ces intellectuels de droite révolutionnaire.