Thèse soutenue

La critique de la subjectivité et de ses figures chez T.W. Adorno. Une construction moderne

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Auteur / Autrice : Agnès Marie Gayraud
Direction : Jean-François CourtineGérard Raulet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de la philosophie
Date : Soutenance le 03/12/2010
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Métaphysique, histoires, transformations, actualité (Paris)
Jury : Président / Présidente : Gérard Bensussan
Examinateurs / Examinatrices : Jean-François Courtine, Gérard Raulet, Jean-Marie Lardic

Résumé

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Cette thèse expose selon une double méthode génétique et architectonique la critique adornienne de la subjectivité et de ses figures depuis les textes de critique esthétique du philosophe rédigés au milieu des années vingt jusqu’à la Dialectique négative. Les figures dont la critique thématise la réification implacable à l’âge du capitalisme avancé sont à la fois les diverses incarnations de la subjectivité (du sujet philosophique à l’individu social) et ses produits (les œuvres d’art et la culture, le système idéaliste et la société). Nous montrons que leur critique, articulée selon des régimes divers (philosophique, esthétique et sociologique) s’élabore chez le philosophe comme une véritable construction. Bâtie en vue de résister à un idéalisme irréfléchi et désuet, menaçant l’art, la philosophie et l’individu même de liquidation, cette construction fait de l’immanence subjective – extrapolée à terme à l’échelle de la société tout entière – son lieu problématique initial dont elle ne brise le cercle oppressif qu’à partir de l’exigence d’une expression de la souffrance conférant à terme à la construction sa dynamique opératoire. Sans esthétisation aucune de la pensée adornienne mais par une attention soutenue à sa présentation, ce travail vise à donner aux modèles respectifs de la critique qu’elle élabore – critique esthétique, Théorie critique et négativité – leur unité fonctionnelle propre qui ne se dissout nullement dans le fragmentaire pas plus qu’elle ne se laisse rassembler en un procès idéaliste renversé, mais présente la forme d’une construction modulaire, en mouvement, par laquelle la subjectivité se réfrène et se libère, opposant à sa propre loi la résistance matérielle du monde.