Vivre selon la sagesse chrétienne au XXIè siècle : horizon ou illusion ?
Auteur / Autrice : | Claude Verger |
Direction : | Claude Polin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 03/06/2010 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Pierre Brancourt |
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Magnard, Bruno Pinchard |
Mots clés
Résumé
Le christianisme traverse aujourd’hui des moments de tumulte. Il peut être attaqué mais il est surtout de plus en plus ignoré. Nous avons oublié que la religion qu’il est a engendré une sagesse, sagesse qu’il faut en retour connaître et vivre pour être à même de le servir pour ce qu’il est. Cette sagesse est le fruit de la rencontre de la foi en Jésus-Christ et de la raison grecque qui donne à notre humanité de rentrer dans l’intelligence de la Révélation. Cependant, le Christianisme demeure Mystère qui appelle et prévient, qui invite et laisse à distance. En acceptant la transcendance de Dieu et donc en creux notre finitude, la sagesse se fait ici prudence. Mais par essence, elle est folie et scandale parce que confrontée à l’Homme-Dieu crucifié pour le salut des hommes égarés par le péché. Tant qu’elle ne fait pas son lit dans ce scandale pour engager la véritable conversion, la sagesse en quête de Dieu est manquée. Il s’agit alors de vivre par cette sagesse, d’une vie qui est d’abord rapport de soi à Dieu, et c’est l’authenticité de ce rapport qui est à conquérir. La relation de soi aux autres vient ensuite, et parce qu’elle est nourrie du service rendu à Dieu, elle peut témoigner de son effectivité si elle se prête avec charité au souci du prochain et de manière plus générale du bien commun. Aujourd’hui, la sagesse est confrontée au modernisme qui ignore le principe qu’est Dieu et donc remet en cause la possibilité même de l’humaine sociabilité. Parce que la sagesse est présence à la vie, et à la Vie de Dieu, il faut au chrétien non pas éluder mais prendre en compte cette insociabilité croissante qu’il finit par ressentir comme intenable. Ré-accorder la sagesse à la vie demande donc d’abord de se préserver soi-même et pour cela de rompre avec la vie du monde, ce monde dont le Christ disait dès l’origine qu’il n’était pas venu y apporter la paix, mais le glaive.