Thèse soutenue

Les interprétations de la doctrine platonicienne de la réminiscence dans la tradition médio et néoplatonicienne grecque

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Auteur / Autrice : Paul Youm
Direction : Monique Trédé-Boulmer
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études grecques
Date : Soutenance le 11/02/2010
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....)
Jury : Président / Présidente : Paul Demont
Examinateurs / Examinatrices : Monique Trédé-Boulmer, Luc Brisson, Alain Le Boulluec, Marc-Antoine Gavray, Philippe Hoffmann
Rapporteurs / Rapporteuses : Luc Brisson, Alain Le Boulluec

Résumé

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Auteurs de la philosophie grecque médioplatonicienne ( Philon le juif, Plutarque, Alkinoos, Maxime de Tyr,l’auteur anonyme du Commentaire sur le Théétète, Longin, Numénius ) et neuf auteurs de philosophienéoplatonicienne ( Plotin, Porphyre, Syrianus, proclus, Damascius, Simplicius, Jean Philopon, Olympiodore,Elias ) ont servi de matière textuelle à ce travail qui a essayé de tracer l’évolution des interprétations de la doctrine platonicienne de la réminiscence : l’expérience à travers laquelle l’âme se souvient des réalités intelligibles qu’elle a oubliées d’une certaine façon devient, chez ces auteurs, l’occasion de considérer l’oubli comme une sorte d’évidence ontologique, de telle sorte que la question n’est pas souvent abordée, contrairement à la place qu’elle prend chez Platon. Le difficile problème du lien entre l’âme et le corps de renverse au bénéfice d’une valorisation du donné sensible, en particulier de la beauté sensible, qui devient le point de départ nécessaire de la réminiscence : c’est donc qu’il y a une trace de l’intelligible et de l’universel dans ce sensible : toute la question de la réminiscence devient, avec ces auteurs, une enquête sur comment l’âme saisit ces objets intelligibles qui avec le Néoplatonisme entrent dans uns structure ontologique de plus en plus complexe. La saisie du sensible par l’âme révèle la possession par l’âme de ce que les Médio platoniciens appelleront les notions communes, dont le statut cognitif est évolutif, savoirs innés a priori, appelées à devenir de vraies connaissances à condition qu’elles soient articulées correctement par l’intellect. Ces philosophes voient ainsi apparaître, dans le champ platonicien, une raison d’établir une concorde philosophique entre Platon et Aristote,afin de réussir à démontrer que la beauté intelligible est l’objet du souvenir de l’âme à partir de la beauté sensible : les Néoplatoniciens en particulier y arrivent en expliquant que l’objet de la réminiscence, le savoir et la beauté intelligible, se déclinent en plusieurs états progressifs ( forme dans le sensible ou universel sensible,universel abstrait) jusqu’à l’état ultime, l’universel intelligible, résultant du fait les formes qui sont dans l’âme convoquent le souvenir des formes paradigmatiques. C’est tout ce processus qui fait la spécificité de la réminiscence dans la pensée tardo-antique, sans compter que par rapport à l’emploi du mythe chez Platon, Plotin,Plutarque et Hermias ont travaillé à rendre cette notion du souvenir en abordant précisément la question du désir par une réflexion sur « Eros » et les formes psychiques (logoï), le coup de foudre ou l’élan de l’âme vers la beauté dont elle se souvient. A l’arrivée, au VI eme siècle après J.C, c’est donc Platon et Aristote réunis qui font la nouvelle doctrine de la réminiscence à travers les lectures qui ont été faites du Ménon, du Phédon, du Phèdre,du Banquet, du Théétète et du Timée.