Thèse soutenue

René Char : éthique et Utopie

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Auteur / Autrice : Eugénie Morin
Direction : Bertrand MarchalPatrick Née
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance le 25/06/2010
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de recherche Littératures françaises du XXe siècle (Paris)
Jury : Président / Présidente : Didier Alexandre
Examinateurs / Examinatrices : Bertrand Marchal, Patrick Née, Dominique Combe, Jean-Claude Mathieu, Jean-Michel Maulpoix

Mots clés

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Résumé

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Par sa vision tragique du monde, René Char semble, à première vue, bien éloigné des penseurs utopistes, moins intéressé par les lendemains qui chantent que par les dangers imminents qui guettent l’humanité. Dans un grand nombre de ses poèmes, il s'attaque aux naïfs qui se persuadent que c'est le bien qui adviendra, valorise les pessimistes dans la mesure où « ils voient de leur vivant l'objet de leur appréhension se réaliser ». Son œuvre semble parfois rejoindre les actes d'accusation faisant de l'utopie l'antichambre du goulag et des camps, la rendant responsable de la dégénérescence des états dits socialistes en systèmes totalitaires. À plusieurs reprises, Char indique qu’entre l’ethos (qui recommande d’arrimer la poésie et la pensée au réel) et l’utopos (qui s’élabore à l’écart de la réalité du monde) il ne peut surgir qu’une incompatibilité essentielle. Mais s'en tenir là serait ignorer que tout une part de sa poésie demeure également marquée par le « principe espérance ». Si ses recueils du début des années 1930 sont traversés par le désir d’un « monde en tout renouvelé de l’attractif », certains de ses écrits plus tardifs sont également ponctués d’« images-souhaits » de la conscience désirante, d’évocations de lieux rêvés : « ville imperforée » ou « pays d’à côté », « citadelle idéale » ou « perfection à la fois territoriale et inspirée du bien commun ». Bien que Char se soit de nombreuses fois attaqué aux utopies du futur, il convient de se demander si on ne peut trouver à l'intérieur même de sa critique une invitation à penser l'utopie autrement.