Louis Guilloux, entre tradition et modernité : poétique des décors et des corps dans l’œuvre romanesque de Louis Guilloux
Auteur / Autrice : | Valérie Poussard |
Direction : | Henri Godard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature |
Date : | Soutenance le 16/06/2010 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....) |
Jury : | Président / Présidente : Michèle Touret |
Examinateurs / Examinatrices : Henri Godard, Michel Murat, Anne Roche |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Si l’écriture des décors et du corps du personnage semble, dans un premier temps, renvoyer à une esthétique romanesque traditionnelle, tant par son ancrage réaliste que par son intention satirique, il apparaît bien vite que Guilloux se situe entre tradition et modernité. Les références intertextuelles et certains procédés métaleptiques soulignent la réflexion de l’auteur sur la représentation du réel et sur ses choix d’écriture. Sa fidélité aux modèles du passé n’entraîne pas le romancier sur la voie d’un rejet formel radical. Mais, profondément marqué par les catastrophes historiques du siècle, il s’éloigne des euphories romanesques antérieures. Les bonheurs d’espace n’existent pas plus que les bonheurs du corps. Toujours séparé du décor qui l’entoure, dans lequel il erre comme dans un labyrinthe, le personnage est encombré d’un corps lui rappelant sa condition de mortel. Enfermé dans des lieux qu’il ne parvient pas à habiter pleinement, le personnage est aussi prisonnier de son propre corps. De nombreux procédés de déréalisation mettent à distance l’illusion mimétique, et renforcent le sentiment tragique de l’existence. Pourtant, cette désaffection des décors et des corps n’entraîne pas l’anéantissement complet du personnage. Tout montre, au contraire, une singulière résistance des corps : les manifestations collectives, les déplacements, les voix. Une humanité fragile, toujours prête à disparaître, parfois délabrée ou simplement fêlée, parvient à s’affirmer. Le romancier en est dépositaire comme de tous les visages et de toutes les voix qu’il a croisés et dont il sent qu’il a « à répondre ».