Le cinéma de Pierre Schoendoerffer, entre fiction et histoire
Auteur / Autrice : | Bénédicte Chéron |
Direction : | Jacques Frémeaux |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 16/06/2010 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris ; 1994-....) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Charles Jauffret |
Examinateurs / Examinatrices : Jacques Frémeaux, Hugues Tertrais, Armelle Enders |
Résumé
Pierre Schoendoerffer fait irruption dans le paysage médiatique en 1965 avec La 317ème section ; ce film met en scène une section locale supplétive à la fin de la guerre d’Indochine. Avec ses œuvres suivantes, jusqu’à Là-haut, sorti en 2004, le cinéaste poursuit un récit qui va de l’Indochine à l’Algérie, du Vietnam en guerre aux mers du grand Nord. C’est le destin d’une génération que Pierre Schoendoerffer porte à l’écran, de ces officiers qui, adolescents sous l’Occupation, sont devenus des hommes dans la guerre d’Indochine et ont dû faire des choix décisifs en Algérie. Alors qu’aucun imaginaire national n’émerge vraiment sur cette période, son œuvre occupe une place originale. Le parcours du réalisateur lui-même fascine les critiques et le public : né en 1928, Pierre Schoendoerffer est entré dans le cinéma par la guerre, en devenant caméraman pour le Service Presse-Information des Armées en Indochine en 1952. Fait prisonnier à Dien Bien Phu, c’est avant tout pour ceux qu’il a vu mourir à ses côtés qu’il dit vouloir témoigner. La manière dont son œuvre est reçue et comprise est révélatrice des évolutions de la mémoire sur ces guerres de décolonisation. L’œuvre de Pierre Schoendoerffer marque incontestablement son public, même si certains films remportent un succès mitigé. Dans le vide de représentations sur la guerre d’Indochine et alors que la guerre d’Algérie demeure une blessure ouverte dans l’imaginaire nationale, sa fresque contribue à l’édification d’une mythologie.