Franz Baermann Steiner - Précurseur du postcolonialisme
Auteur / Autrice : | Isabella Parkhurst-Atger |
Direction : | Gerald Stieg |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études germaniques |
Date : | Soutenance le 11/12/2010 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Études anglophones, germanophones et européennes (2009-2019 ; Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'études et de recherches sur l'espace germanophone |
Jury : | Président / Présidente : Céline Trautmann-Waller |
Examinateurs / Examinatrices : Gerald Stieg, Céline Trautmann-Waller, Daniel Azuelos, Ritchie Robertson, Ulrich van Loyen |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Franz Baermann Steiner [1909-1952], à la fois poeta doctus de langue allemande et anthropologue de langue anglaise, développe dans son oeuvre une pensée qui préfigure la théorie postcoloniale, d’une part par sa critique de l’eurocentrisme, de l’impérialisme colonial et de la violence épistémique occidentale, et d’autre part, à travers son ethnopoésie et la réécriture poétique du mythe robinsonien. La présente étude s'attache à analyser le discours postcolonial dans l’ensemble de son oeuvre qui comprend plus de 9500 aphorismes, quelques 300 poèmes et des écrits scientifiques. Présentant l’arrière-plan culturel et l’identité de Steiner, qui sont comparés à ceux des intellectuels postcolonialistes, l’étude examine d’abord les éventuelles structures coloniales dans l’Empire austro-hongrois, de la situation sociopolitique en Bohême et à Prague pendant la première République Tchèque. Ainsi elle révèle les éléments structurels qui ont favorisé l’éclosion du discours postcolonial chez Steiner : la position liminale et le caractère hybride de la communauté d’origine de Steiner – les juifs pragois germanophones –, l’impact discursif du sionisme culturel, son exil en Angleterre et, enfin, son appartenance à la Social Anthropology. Ensuite, elle retrace le discours aux accents postcoloniaux, depuis son origine dans ses aphorismes, dans son oeuvre anthropologique et poétique. La liminalité, notion centrale du postcolonialisme, est omniprésente dans l’oeuvre de l’auteur tant sur le plan méthodologique [positionnement discursif contestataire ou observateur] que thématique [esclavage, tabou, poète chaman, exil]. Malgré l’attachement de l’auteur à la pensée essentialiste, l'hybridité constitue un élément essentiel de son identité, irriguant toute son oeuvre. [Traduisibilité de faits culturels, ethnopoésie hybride, figure robinsonienne hybride].